(Communiqué)

 

Mort d’Yvan Colonna: polémique après la mise en berne des drapeaux de la collectivité de Corse
(BFMTV)
|

 

L’institution corse a annoncé ce geste “après la mort tragique” du militant indépendantiste, condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998. Plusieurs figures politiques ont critiqué ce geste, à l’instar de l’ex-Premier ministre Manuel Valls

 

BFMTV.- Un acte très remarqué. La collectivité de Corse, l’équivalent du Conseil régional de l’île, a annoncé mardi soir la mise en berne du drapeau corse après la mort d’Yvan Colonna lundi soir, près de trois semaines après son agression à la prison d’Arles.

“Pour exprimer la tristesse collective ressentie par notre peuple après la mort tragique d’Yvan Colonna et face aux heures sombres que vit la Corse, les drapeaux de la Collectivité de Corse sont mis en berne à compter ce jour”, a expliqué l’institution mardi soir dans un communiqué de presse.

 

Valls juge “insupportable” de “transformer” Colonna en martyr

 

Ce geste, inédit, a été très commenté par certains politiques, à commencer par l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, qui a rappelé sur Twitter que le militant indépendantiste avait été condamné pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998.

“Une chose est de respecter la douleur et le deuil de la famille Colonna, une autre est de transformer un homme, condamné pour l’assassinat d’un Préfet de la République, en héros et martyr. C’est insupportable. J’imagine que l’État sur place réagira”, s’est exprimé l’ancien locataire de Matignon sur Twitter.
L’ancien élu avait déjà haussé le ton la semaine dernière, à l’occasion de la visite du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à Bastia.

Après des jours de violences sur l’île, le patron de la place Beauvau avait annoncé à Corse-Matin le 15 mars dernier être “prêt à aller jusqu’à l’autonomie”, avant de le confirmer sur BFMTV quelques heures plus tard.
“Attention à ne pas défaire la République”, lui répondait le lendemain Manuel Valls dans Le Parisien.

 

“Inacceptable” pour Julien Aubert

 

Le député LR Julien Aubert a également regretté l’acte de la Collectivité territoriale de Corse.

“Voilà maintenant qu’en France, une collectivité locale, partie intégrante de la République, met le drapeau en berne pour saluer la mémoire de l’assassin de préfet ? Quelle que soit l’émotion, c’est inacceptable”, a estimé ce soutien de Valérie Pécresse sur son compte Twitter.

 

Aucun candidat à la présidentielle n’a encore réagi

 

Le sénateur socialiste Bernard Jomier, conseiller santé d’Anne Hidalgo dans la campagne présidentielle, partage son point de vue.

“Aucun projet politique, dans notre République, ne légitime qu’une collectivité territoriale mette ses drapeaux en berne pour un homme qui a assassiné un préfet. Le chef de l’Etat devrait condamner cette décision”, a jugé le parlementaire sur le réseau social.
Preuve d’un relatif malaise des candidats à la présidentielle, aucun d’entre eux n’a encore réagi officiellement à cette mise en berne.

La session spéciale de l’Assemblée de Corse qui était prévue jeudi a été annulée pour respecter “le deuil des proches” d’Yvan Colonna, a-t-elle expliqué dans un communiqué, en ajoutant que la Corse avait perdu “un fils patriote et soucieux de sa terre”.