J’espère que dans d’autres villages, cette campagne électorale aura été un peu plus animée, vivante, en prise avec la réalité sur le terrain, d’avantage proche des citoyens. Mais je doute. Disons-le sans bavure. Il me semble que le bilan militant est maigre

 

Pour Estagel donc, dans nos boîtes aux lettres, cinq tracts soutenant la candidature de Fabien Roussel. Des électeurs, loin de sa philosophie, en disent le plus grand bien, également de sa campagne et des idées dont il est porteur. Un tract, distribué par un adhérent de la CGT à la retraite, soutenant Jean-Luc Mélenchon. Il faudra bien que cet adhérent explique un jour, comment il peut accepter que les cotisations sociales de la sécu, soient remplacées à plus ou à moyen terme, par les impôts. Enfin, un tract de Marine Le Pen, distribué lors du passage de la caravane.

 

Bilan des actes militants

Dans la toute dernière ligne droite, faisons le bilan. Dans les actes militants, il est à noter la présence de colleurs d’affiches pour Roussel, Mélenchon, Zemmour. C’est le supporter des idées du PCF qui a été le plus tenace. Il ou elle a tenu jusqu’au bout les emplacements pas toujours réservés. Qu’il ou elle, soit félicité pour sa constance. Malheureusement, à mon avis, ce n’est vraiment pas une preuve de force de faire cet acte seul. C’est juste le contraire. C’est montrer la faiblesse de l’organisation politique quelle qu’elle soit. Précisons que l’absence de panneaux réservés à cet effet, oblige ces affichages sauvages. Il est pourtant nécessaire, je dirais même indispensable, que dans une démocratie, les idées puissent être affichées sans encourir le risque d’une éventuelle sanction.

 

Les forces militantes et les médias

À ma connaissance, aucun porte-à-porte, aucune présence sur le petit marché du vendredi jusqu’à ce jour.
Pas de porte-à porte, cela revient à dire outre le fait de l’apport des discussions politiques, aucune sollicitation financière pour mener campagne. D’où les interrogations des citoyens qui se posent légitimement la question : qui finance ? L’Etat, de gros patrons, des milliardaires ? Je précise, ce constat est bon pour toutes les organisations politiques sans parti pris.
Depuis combien de temps, dans notre milieu rural, les salariés des communes, les employés de caves n’ont pas vu un militant ? Ainsi que ceux des agences bancaires et encore les employés dans les écoles ainsi que les enseignants ? Ça ne vaut peut-être pas le coup ? Trop peu de salariés ? Pas assez rentable ? Il me semble qu’il faut arrêter avec cette vision importée de la région parisienne par souvent de hauts dignitaires ou autres. Dans nos milieux ruraux, nous méritons autant que les salariés de Renault, des employés de grandes municipalités ou les salariés se comptent par dizaines et parfois centaines. Il me semble, que dans une campagne électorale, tous les actes comptent d’autant plus aujourd’hui pour combattre l’abstention.

 

Les médias dans la campagne

Devant cette situation, les médias, réseaux sociaux, ne prennent que plus d’importance. Ces derniers prennent le dessus, parce que les forces militantes des partis, quels qu’ils soient, n’existent pas ou pas assez.
Non ! La vérité ne viendra que par les forces militantes sur le terrain, dans les villages, les quartiers, les entreprises. Ceux qui se replient derrière les idées de la suprématie des médias, en bien ou en mal, ne se font-ils pas les serviteurs des idées dominantes ? La question est posée.
Une réunion publique, toujours à Estagel, avec André Chassaigne, un député de choix dans le monde rural, n’a trouvé aucun écho dans la presse locale. D’où la limite de cette dernière, doublement exprimée.
Les “commandos” déplacés de réunion en réunion pour faire la claque, sont l’expression également du manque de militants convaincus sur le terrain. Excusez l’expression ! Cette manière de faire est non seulement nulle, mais épuisante pour les participants, qui ne souhaitent qu’une chose : que le moins possible de réunions soient organisées
Un des enseignements de cette campagne devrait être, il me semble, que la démocratie à besoin de tous ces échanges en direct, tout le long de l’année. Nous porterons tous, une large responsabilité, si cette barre politique du militantisme, n’est pas relevée en priorité en allant vers les gens et en n’attendant pas le contraire.
Comme me le répète un de mes amis, “une campagne électorale pour un militant, n’est qu’un supplément d’âme. Le plus conséquent est la présence quasi-journalière, l’immersion des militants dans les populations”.
Autrement dit : “La meilleure campagne électorale est entre deux campagnes”. Et ceci est bon pour toutes les formations politiques.

Joseph Jourda