Où il est question de l’eau et de la décision prise par la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM), de donner sa gestion à des compagnies privées telle la SAUR, ou encore Véolia. Faisons simple, regardons l’évidence…

 

En clair, la gestion de l’eau et de l’assainissement sont d’ores et déjà données à des compagnies privées pour l’ensemble des trente-six communes dont la nôtre, Estagel, pour une durée allant jusqu’en décembre 2035.
Une autre évidence, rien n’a transpiré de cette décision. Sur un sujet aussi important, les citoyens ont été tenus à l’écart. La crainte de voir les populations s’insurger, se rebeller contre cette félonie devait être grande…

Oui, l’attachement des populations est effectif dans ce domaine et ceci d’autant plus en cette période ou nous n’en avons pas terminé avec les pénuries sur l’eau, élément indispensable à la vie. Pourquoi les conseillers communautaires n’ont-ils pas averti les populations ? Les Conseils municipaux, étaient-ils informés ?

Que veut dire cette décision ?

Ainsi, les investissements faits par les communes pour améliorer les circuits d’eau, pour construire des stations d’épuration modernes, va profiter à de grands groupes réalisant des fortunes.
Mieux, sur une durée de quinze ans, des investissements pour un total de 650 millions d’euros, sont annoncés. Qui va payer ? Le contribuable bien sûr. Et ces mêmes compagnies continueront de prélever la dîme dans nos porte-monnaies, grâce aux investissements que nous aurons payés.

Nous avions alerté sur cette situation

Dans un article paru dans ces mêmes colonnes le 10 janvier 2015, et intitulé « Facture d’eau…décryptage ! » : nous écrivions : “Le 1er janvier 2011, notre village est donc entré dans l’Agglo Perpignan Méditerranée. À cette occasion, une pétition ayant récolté quelque deux cents signatures, avait circulé. Les signataires demandaient que l’eau et l’assainissement restent en régie municipale. Les élus, nous ont expliqués que cela n’était pas possible. Nous, nous pensons le contraire, donc acte.”
Si les communes avec leurs maires, souvent conseillers communautaires, avaient fait leur devoir en refusant d’être spolié de la compétence sur l’eau, elles seraient aujourd’hui, autant de lieux de résistance pour empêcher ce mauvais coup contre l’intérêt des populations.
Tout cela sous couvert d’un noble sentiment : que le prix de l’eau soit le même pour tous comme il est annoncé dans l’article. Mais le même prix pour tous, cela ne veut-il pas dire que certains vont payer plus ?

Que nous réserve la suite ?

Le communiqué du SYDETOM’66* paru sur le site d’information ouillade.eu,  le 25 novembre dernier, n’est pas fait pour nous rassurer. Tout nous laisse penser que l’orientation pour le traitement des ordures ménagères va suivre le même chemin que celui de la gestion de l’Eau et de l’Assainissement : emplir les poches des actionnaires de la SAUR, de Véolia. S’il en était ainsi, les investissements pour enterrer les containers-poubelles dans les communes, payés par nos impôts, seraient un cadeau pour les compagnies citées plus haut. Elles ne devront pas faire ces investissements.
Une question semble nécessaire : quand, la traînée de poudre produira des étincelles encore plus puissantes, éclatantes et audibles ?

Joseph Jourda

 

*SYDETOM’66 = Syndicat départemental de traitement et de transport des ordures ménagères des Pyrénées-Orientales.