Dès les premières heures de la matinée, les membres du collectif de vignerons devaient s’affairer pour préparer au mieux les lieux ou devaient venir les rejoindre leurs soutiens. C’est Jean-Luc qui devait amener le café et les croissants. Une ambiance tranquille et sereine était en préparation

 

Dès 10h, comme prévu, les premiers participants arrivaient. Les discussions pouvaient commencer. La période de catastrophe naturelle vécue ces derniers jours était bien sûr au centre de toutes les rencontres.

Des soutiens multiples

Ainsi, de nombreux maires de la vallée de l’Agly, souvent accompagnés des membres du Conseil municipal, devaient participer au soutien engendré par le collectif de vignerons. Également, et en toute logique, des présidents de caves coopératives, comme des responsables de caves particulières, s’étaient également donné rendez-vous, ont fait le déplacement. Des commerçants, des artisans sont venu grossir les rangs des quelque deux-cents personnes rassemblées en ce dimanche 25 avril. Des organisations syndicales du monde salarié, qui ont appelé par voie de presse et tracts dans la population à participer au rassemblement, sont venue grossir le gros des troupes. Leurs adhérents l’ont fait au titre de citoyens venant apporter leurs soutiens à une profession gravement menacée. Au-delà, à leurs amis dans les structures viticoles comme sur les exploitations, ou les emplois risquent d’être mis en péril.
Dans l’air, flottait l’ambiance des grands jours. Celle qui fait dire que le monde rural est solidaire, qu’il veut vivre du fruit de son travail. Qu’il veut vivre tout simplement, mais dignement. L’ambiance de celles et ceux qui ne veulent pas renoncer à être ce qu’ils sont : la population des cantons ruraux qui sont là, pour que la nature soit belle, avant d’être rebelle.

La parole à Laurent Marquié

Membre du collectif depuis la première heure, la tâche était dévolue à Laurent de remercier tous les présents au nom du collectif. Il devait le faire, en évoquant les démarches entreprises. Il précisait que le collectif, avait su se faire entendre auprès de toutes les instances concernées, et ce, jusqu’au Premier ministre, lors de sa venue sur les terres de la vallée de l’Agly, comme nous avons déjà pu l’évoquer dans ces mêmes colonnes.
Rappelant tous les aléas rencontrés par la profession ces cinq dernières années, il devait souligner que toutes les filières agricoles étaient impactées par le gel.

-« Ce sont les prémices d’un cataclysme économique de notre vallée, du département, de la région, et même au niveau national qui s’avancent » devait-il dire. Il devait continuer en montrant qu’il était impossible de poursuivre une activité agricole sans revenus dignes de ce nom. « Nous attendons que des engagements fermes et pérennes soient pris, et ce, de manière immédiate, par nos instances gouvernementales » ajoutait-il en substance.

Hommage rendu aux épouses, aux compagnes

Avec des mots graves, empreints de solennité, Laurent devait terminer ses remerciements en rendant hommage aux épouses, aux compagnes. Il devait leur adresser ce témoignage.
« Enfin, je ne voudrais pas terminer sans avoir une pensée pour vous, mesdames, épouses, compagnes, qui par votre présence, votre soutien, votre patience, vos coups de gueule parfois et surtout vos revenus d’activités professionnelles qui permettent de remplir nos frigos. Sans vous, beaucoup de nos exploitations auraient disparu ».
Le rassemblement touchait à sa fin. Rendez-vous été pris toutefois avec toute la population, pour rendre compte des avancées des dossiers sur la spécificité de la vallée de l’Agly, des subventions obtenues et leur utilisation.
C’est normal, sommes-nous tentés de dire, étant donné que c’est le contribuable qui paye. C’est donc à lui, qu’il faut rendre des comptes.
D’autres aspects restent cependant à être envisagés. Celui de prévoir les moyens pour que des catastrophes comme le gel puissent être évitées.
Affaire à suivre donc !

Joseph Jourda