affiche2014 COLLIOURE SYMPOSIUM

Brigitte Vincent-Smith

Professeur de Didactique des Langues

Étrangères Secondes, Ottawa, Canada.

 

Dr Pierre Huc

Neurologue et Psychiatre

 

Introduction à la Neuroéducation

 

Résumé

 

La Neuroéducation confronte les méthodes d’enseignement et d’apprentissage aux récentes avancées des neurosciences sur le fonctionnement  cérébral. L’électrophysiologie et la neuroimagerie fonctionnelle nous ont révélé la plasticité cérébrale, les neurones miroirs et bien d’autres facteurs impliqués dans l’apprentissage. L’intérêt de la méthode syllabique dans l’apprentissage de la lecture ou l’importance majeure de l’oral dans l’enseignement des langues en sont deux exemples d’applications pratiques.

La dyslexie découle d’anomalies neurologiques objectives d’origine génétique ; une rééducation spécifique amène d’excellents résultats.

 

Les hypothèses séduisantes du mimétisme et du troisième cerveau corollaires des neurones miroirs, de J.M. Oughourlian, disciple du philosophe René Girard, et leurs applications en enseignement et apprentissage sont abordées. Les neurones miroirs apportent de même une légitimation neurologique au parallèle entre théâtre et  enseignement, conséquence du principe d’adhésion (Safouane Hamdi et Yannick Bressan). Son apport en pédagogie est brossé.

Les diverses intelligences ou, mieux, les diverses aptitudes, ont, enfin, des conséquences en salle de classe dans le cadre des   méthodes coopératives  appliquées aux quatre habiletés, à l’interdisciplinarité, à la transversalité des connaissances et au bilinguisme.

 

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LES NEURONES MIROIRS.

Pr F. HERAUT

Résumé.

La découverte des « neurones miroirs » par le neurophysiologiste Giacomo Rizzolatti en 1990 représente une avancée importante dans la connaissance du fonctionnement complexe du cerveau. Les « neurones miroirs » ont été découvert chez le singe (macaque), d’abord dans le cortex prémoteur ventral du lobe frontal (aire F5) puis dans le lobe pariétal inférieur (IPL), formant ainsi un réseau synergique s’impliquant à l’origine des actions motrices. Ces neurones ont été appelé « neurones miroir » car ils sont mis en action dans deux situations : 1) lorsque le sujet effectue un acte moteur dirigé vers un but (soi), 2) lorsque le sujet observe un congénère effectuer le même acte moteur (autrui). Ce système permet au cerveau d’un individu de faire un lien entre son propre programme moteur et l’action motrice réalisée par un autre individu. Cette programmation motrice propre à l’individu ne nécessite pas l’information visuelle, elle peut être mise en jeu par d’autres indices sensoriels. Chez l’homme de nombreux travaux ont mis en évidence l’existence de systèmes miroir plus complexes, organisés en deux réseaux : (1)  un réseau fronto-pariétal identique à celui du macaque, et (2) un réseau dans le système limbique. Des données humaines récentes impliquent le système miroir dans les fonctions motrices mais aussi dans la compréhension de l’intention, dans l’apprentissage par imitation, dans l’apprentissage du langage voir  dans l’empathie et l’émotion. Le rôle du «système miroir » dans la cognition sociale suscite de nombreuses interrogations. Les études sont loin d’être terminées et l’on peut s’attendre dans un proche avenir à de nouvelles avancées.  

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Line Laplante, Ph.D.

Professeure chercheur

Département de didactique des langues, Faculté des sciences de l’éducation

Université du Québec à Montréal

Spécialiste de la didactique cognitive – apprentissage normal et difficultés d’apprentissage de la lecture-écriture

 

Les neurosciences cognitives : opportunités et défis pour les sciences de l’éducation

 

Les récentes avancées technologiques en imagerie cérébrale ont permis le développement rapide des connaissances dans le champ des neurosciences. Notamment, il est désormais possible d’observer l’activité cérébrale pendant des tâches de lecture-écriture et ce, tant chez le normolecteur que chez le lecteur qui présente une difficulté, voire un trouble spécifique d’apprentissage de la lecture (dyslexie). Récemment, les chercheurs ont commencé à s’intéresser aux modifications des patrons d’activation cérébrale dans une perspective développementale, lorsque l’enfant fait ses premiers pas dans l’univers de l’écrit.

L’objectif de la conférence est de faire état des principales connaissances scientifiques issues des neurosciences, en particulier des neurosciences cognitives, au regard de l’apprentissage de la lecture-écriture, et des difficultés et troubles qui y sont associés. Plus spécifiquement, nous traiterons de la contribution de ces connaissances à la compréhension des facteurs pédagogiques et didactiques susceptibles d’influencer cet apprentissage, lequel est considéré comme étant l’un des plus complexes à réaliser par le cerveau humain. Quels sont les opportunités et quels sont les défis pour les sciences de l’éducation ?

 

 

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Les « opportunités manquées » dans l’apprentissage :

l’apport des neurosciences

Julien Mercier, Université du Québec à Montréal

NeuroLab

 

Cette présentation met en l’avant l’idée “d’opportunités manquées” dans l’apprentissage, selon l’hypothèse que la rareté de  l’information concernant les dispositions affectives et cognitives nécessaires à l’apprentissage dont l’apprenant (et éventuellement l’enseignant) dispose durant des activités d’apprentissage mène à des efforts d’apprentissages (et à du support) suboptimaux. En tant que réponse potentielle à ce manque d’information, les méthodologies des neurosciences cognitives et affectives peuvent fournir de l’information pertinente pendant ou après une activité d’apprentissage, et il est possible que cette information puisse servir de levier à l’apprenant (et éventuellement l’enseignant). Les construits décrits et opérationnalisés dans ce contexte incluent l’attention, la charge cognitive, les émotions académiques, la motivation, l’intérêt, et l’engagement, qui peuvent être mesurés dans le contexte d’une activité d’apprentissage authentique (laquelle peut inclure un co-apprenant ou un enseignant) au moyen du suivi oculaire, de l’électroencéphalographie, de la conductance électrodermale, de l’électrocardiographie, et de senseurs de respiration.

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Yannick Bressan ou Safouane hamdi

 

Le principe d’adhésion, un outil fondamental pour la transmission des savoirs ou un gadget psycho-cognitif ?

 

Résumé

 

Une expérience  réalisée en 2007-2008 au Laboratoire d’Imagerie et Neurosciences Cognitives de l’hôpital de Strasbourg (CNRS) en partenariat avec le Théâtre national de Strasbourg, a permis d’identifier un phénomène neuropsychologique fondamental pour l’émergence du théâtral et l’adhésion du spectateur à la représentation. Le principe d’adhésion émergentiste est le phénomène neurocognitif qui permet au spectateur de percevoir le personnage alors qu’il voit le comédien.

Au-delà des enjeux esthétiques qui ont servi de substrat expérimental afin de mettre en évidence le principe d’adhésion, nous sommes en tant qu’individu-percevant, de fait, soumis à ce phénomène psycho cognitif au quotidien. Il conditionne notre rapport à notre réalité quotidienne et à notre rapport aux autres. Plus ou moins consciemment ou inconsciemment nous jouons de ses ressorts pour faire adhérer nos interlocuteurs à nos propos et nous adhérons aux leurs selon le même schéma.

Dès lors le principe d’adhésion peut-il s’avérer être un outil précieux dans le cadre de la transmission des savoirs ? Quels sont les éléments significatifs mis au jour lors de cette expérience de Strasbourg ? La construction d’une « mise en scène pédagogique », visant à renforcer l’adhésion comme cela a été observé en neuro-esthétique, permettrait-elle de consolider l’attention et la mémorisation des étudiants ? Serait-ce là un énième nouveau carcan pédagogique, une fausse bonne idée ou une vraie piste à explorer pour lutter contre les problèmes que rencontre les milieux scolaire et universitaire pour remplir à bien leur mission aujourd’hui ?

 

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