A partir du mardi 21 septembre 2021, les centenaires du monde entier, sur simple présentation d’une pièce d’identité, pourront venir se désaltérer gratuitement et sans modération au célébrissime Café Sola de Collioure. Ce sera pour eux la tournée du patron (Laurent Puigsarbé himself) tous les jours s’ils le souhaitent… et si Dieu (quel qu’il soit) leur prête longue vie !

 

L’endroit était déjà internationalement (re)connu pour être sur le sol roussillonnais, en particulier sur la la côte vermeille, un fief historique des supporters du club de foot le Barça ainsi que ceux de l’équipe de rugby à XV l’USAPerpignan, voilà maintenant que Laurent Puigsarbé, manager ès-surprises sur prise(s), veut en faire le comptoir essentiel et incontournable des centenaires-leveurs-de-coude. Le patron du Sola nous a habitué à tellement de péripéties et d’aventureuses aventures “tchintchinesques” que là, avouons-le, on se sent un peu perdu, largué, même si, après tout, ce n’est pas la mer à boire.

Mais détrompez-vous ! Ne voyez surtout pas ce geste de générosité comme une tempête dans un verre d’eau, comme une prise de tête ubuesque entre deux vins… Il s’agit bien là d’un humour millésimé dont Laurent est un fervent adepte et pas que aux heures apéritives. Après tout, il ne tient pas une mercerie. Ne voyez pas non plus ici une manière pour attirer le chaland, parce que les clients ne “vin” plus aux soirées. “Tout bu or not to bu”, comme on dit chez Vins Chez Nous (Côtes du Roussillon à base de Grenache et Mourvèdre).

En tout cas, ne cherchez plus midi à 14H, nous allons vous dévoiler maintenant les raisons de cette initiative…

Le mardi 21 septembre 2021 : Louis Balofi, dit “Petit Louis”, aura 100 ans. Le siècle pile-poil. Cent ans qu’il habite la maison où il est né, à Collioure.

 

Il arrive…

 

Chaque jour, ou presque, l’âge avançant, disons alors en sortant de chez le kiné, il passe boire son verre de muscat sec

 

Comme avant lui son père, Joseph, il a exercé les beaux métiers de marin-pêcheur et vigneron. Comme avant lui son père, Joseph Balofi, Louis est un artiste. Son père, autodidacte, maniait talentueusement les pinceaux pour réaliser des tableaux qui lui ont valu d’être exposé et de recevoir les hommages de la profession ; lui Petit Louis, également avec ses doigts d’or, excelle dans la construction navale : depuis l’ancienne cave de sa maison transformée en atelier, il fabrique, toujours à 99 ans et 362 jours des “catalanes” (barques) miniatures, des maquettes d’une précision extrême, digne d’un joaillier, d’un basketteur, d’un golfeur, même s’il est loin d’en avoir la carrure, d’où son surnom (mais tous les Colliourencs de souche ont un surnom).

 

Mais Petit Louis est surtout connu et reconnu pour être localement le plus gros pêcheurs de loups de mer à la ligne ! Il mérite sa place dans le Guiness Book. Pas besoin d’huissier pour valider ses exploits : depuis cent ans les témoignages encombrent les discussions, les parties de cartes, les apéros, les quines, à la mythique Hostellerie des Templiers de la famille Pous.

Petit Louis est inséparable de la carte postale de Collioure. Au même titre que le fameux clocher, que les Derain, Dufy, Hanicotte, MatisseFifi Laborderie, MA2F.

Personnage attachant et toujours de bonne humeur, emblématique de l’un des plus beau village de France, il est un passeur d’anecdotes historiques (il a connu quinze maires), il est la mémoire vivante de Collioure avec son franc-parler dans une belle langue catalane à l’accent chantant et coquin que même les Barcelonais lui envient !

Pour ce centenaire hors-normes, le Café Sola, avec la signature d’artistes locaux qui ont gracieusement prêté leur talent, a fait imprimer un t-shirt collector. Et ce n’est pas fini ! Les festivités commencent dès ce samedi 18 septembre, avec un vernissage en fanfare(s) dès 18H, de l’exposition du duo Michel Benier et Richard Tissimier.

Le week-end à Collioure promet d’être torride, orageux… comme l’annonce Météo France ?

 

L.M.