Charles Dantzig est l’invité du CML (Centre Méditerranéen de Littérature), le samedi 21 novembre 2015, au Salon du Livre de Cabestany. L’auteur d’Histoire de l’amour et de la haine (Grasset) est le parrain de l’édition 2015 de ce salon littéraire bien installé dans le paysage culturel de la région.

Il succède à d’autres auteurs illustres, tels Yasmina Khadra, Noëlle Chatelet ou encore Pierre Rabhi. Le roman de Charles Dantzig nous renvoie à l’actualité tragique que traverse la France après une série d’attentats… Un débat attendu avec l’auteur, ce samedi à Cabestany.

Histoire de l’amour et de la haine raconte le parcours de sept personnages avec qui nous vivons, des premières manifestations contre le « mariage pour tous » jusquÂ’aux dernières. Il y a Ferdinand, garçon de vingt ans blessé par la vulgarité de son père, le député Furnesse, vedette homophobe des médias et fier de l’être ; Pierre, le grand écrivain n’écrivant plus ; Ginevra, quÂ’il tente dÂ’aimer ; Armand et Aron, qui vivent en couple ; Anne, si belle et victime de sa beauté ; bien dÂ’autres encore. Tous apportent leur voix à ce concert de lÂ’esprit où le comique le dispute à la rage.
Que sÂ’est-il passé durant cette période ? Quel esprit est entré dans Paris, si contraire à Paris ? Comment ce quÂ’on appelle un événement transforme-t-il la vie des hommes ? Charles DANTZIG est né à Tarbes dans une famille de professeurs de médecine. Après le bac, sa passion pour la littérature lÂ’’éloigne du parcours habituel de la « reproduction », mais aussi de la voie d’Â’hypokhâgne qui lui était pourtant ouverte. Il clôt son parcours académique par un doctorat sur les « libertés de lÂ’’air ». Il ne sÂ’’agit pas d’Â’un recueil de poésie, mais dÂ’’une étude sur les droits de… trafic que les États accordent aux compagnies aériennes.

Des essais originaux, des recueils de poèmes lyriques assaisonnés dÂ’intelligence, plusieurs romans où le brio le dispute à l’Â’inventivité, DANTZIG fait le bonheur de ses lecteurs avec son style plastique et une vivacité empreinte de gravité ; nÂ’a-t-il pas écrit un texte intitulé « LÂ’’éternel combat de la tristesse et de la gaieté » ?

Le Dictionnaire égoïste de la littérature française, publié en 2005, est lÂ’’événement littéraire de lÂ’’année. Salué en France et à l’’étranger, où le phénomène de son succès est analysé de l’Â’Amérique au Japon, il fait de Charles DANTZIG un incontournable de la littérature contemporaine. Couronné de cinq prix dont le prix Décembre et le prix de lÂ’’Essai de l’Â’Académie Française, lÂ’’ouvrage est né du projet fou dÂ’’un auteur qui passait la trentaine : rédiger un dictionnaire de littérature entièrement original qui donnerait son point de vue personnel et honnête sur la littérature – honnête parce qu’Â’il serait personnel.

Résultat de plusieurs années de travail, cette Âœoeuvre de près de 1 000 pages qui ne ressemble à aucune autre mêle des notices sur des auteurs, des Âœoeuvres, des personnages de fiction et des notions. Son Encyclopédie capricieuse du tout et du rien (2008) fait revivre la même liberté de ton et le plaisir dÂ’’une organisation apparemment hétéroclite et en réalité très savante. Ce bréviaire d’Â’imagination, tout autant essai que fiction ou poème en prose, est constitué de 800 pages de listes : « liste des plages à sept heures », « liste des nuages », « liste de la mode à Londres », « liste de livres que jÂ’’aurais pu écrire », « liste dÂ’’animaux tragiques ».

Â…Jouant tour à tour de la sentence et de lÂ’’observation la plus intime, DANTZIG passe avec prestesse de ce qui intéresse tout le monde à ce qui l’Â’intéresse, lui. C’Â’est une voix élégante, une culture comme il y en a peu mais qui ne pèse jamais, car il est aussi un homme dÂ’esprit. Son dernier essai, Pourquoi lire ? (2010), lui a valu le prix Jean Giono pour lÂ’’ensemble de cette Âœoeuvre en tremblé dont il a le secret.

Admirateur de Stendhal et de Pétrone

Charles DANTZIG, romancier, est un admirateur de Stendhal et de Pétrone. Il a la fantaisie du dernier et la légèreté du premier. Nos vies hâtives (2001) a reçu le prix Jean Freustié et le prix Roger Nimier. Ce roman composé d’Â’histoires enchevêtrées se fonde sur une esthétique de lÂ’ellipse. « J’Â’ai essayé dÂ’’enlever lÂ’’inutile, et parfois même lÂ’’essentiel. Mon meilleur lecteur sera Sherlock Holmes. » Il est aussi lÂ’’auteur dÂ’’Un film d’Â’amour (2003), à la brillante construction portée par la grâce du style, sur un jeune cinéaste disparu, entre Rome et la Californie. CÂ’est une réflexion sur la place du génie dans le monde moderne, dans tout monde.

Dans un avion pour Caracas (2011), il perfectionne son esthétique de la fuite (tous les héros de Dantzig fuient) dans une narration construite sur lÂ’’absence totale du héros. Un homme va chercher son meilleur ami, un célèbre écrivain, disparu à Caracas. Qu’Â’est-il advenu de lui, on ne le saura pas, ce nÂ’’est pas le propos. Charles DANTZIG est un ennemi du réalisme. « La littérature n’Â’est pas la reproduction de la vie. Le réalisme nÂ’’est jamais quÂ’’un idéalisme différent, l’Â’idéalisation du morose » (Le Magazine littéraire, janvier 2012).

Dans Le Monde du 18 mars 2012, il publie une tribune intitulée « Du populisme en littérature », où il critique la contamination de la littérature par le souci du sujet, réalisme à son sens dangereux pour sa vocation esthétique. Cette tribune provoque un débat littéraire d’ampleur. Plusieurs écrivains répondent, elle fait l’objet d’un dossier spécial du magazine Transfuge, elle est immédiatement traduite à l’étranger.

Dany LAFERRIèRE sur Radio Canada: “Du populisme en littérature’ est un essai brillant et iconoclaste publié par Charles DANTZIG dans ‘Le Monde’ qui soulève des questions si importantes sur la manière de voir la littérature et même la vie qu’il est juste qu’on en parle. (…). Le feu n’est pas près de s’éteindre.”

Éditeur chez Grasset, Charles DANTZIG publie des auteurs français (comme Philippe Vilain), francophones (comme Dany Laferrière), étrangers (comme Truman Capote), et des biographies de référence (sur Irène Némirovsky, Jules MicheletÂ…) ; ne s’’étant mêlé quÂ’’une fois de politique, cela a été pour publier le célèbre discours de Philadelphie de Barack OBAMA avant son élection : (« Ce discours, cÂ’est le retour de la littérature en politique. ») ; Charles DANTZIG dirige également la collection des « Cahiers Rouges » où il réédite un fonds de « classiques modernes » auxquels il ajoute des raretés de génie. Il y a publié Aristote à lÂ’’heure du thé (chroniques dÂ’’Oscar Wilde) et Un légume (unique pièce de théâtre de Francis Scott Fitzgerald), traduits et préfacés par ses soins.

Il tient chaque mois le feuilleton du Magazine littéraire et produit et anime Secret Professionnel, émission de France Culture sur les conditions de transmission de la création artistique.

Les livres de Charles DANTZIG sont traduits dans le monde entier, Espagne, Italie, Allemagne, Corée, Chine….

LE PROGRAMME

CHARLES DANTZIG | INVITE D’HONNEUR DU CML AU SALON DU LIVRE DE CABESTANY SAMEDI 21 NOVEMBRE

| 16h-18h | Rentroncontre au Centre culturel  animée par André BONET, président du CML. Séance de dédicaces sur place (Entrée libre)