(De retour du Soler, à table du côté de Montalba…)

 

-Ce matin , je me suis extirpé de ma campagne. Quelques achats à Intermarché du Soler… Je suis allé à la ville !

  • “Et alors, ça ta fait du bien, de respirer l’air de la ville ?”.

-J’ai voulu me faire plaisir avec une petite bière au comptoir du Bistrot du Marché. Jusqu’à maintenant, dans les règles sanitaires connues, cela était possible : attablé en évitant tout déplacement non masqué.

  • “T’as bu ton coup après avoir poussé le charriot débordant de victuailles et de lessives. Je te comprends. Je fais pareil. Au moindre effort, un rafraîchissement, et à ma santé !”.

-Sauf que maintenant les restrictions ont évolué et c’est là que le ridicule fuse : aucun alcool servi en salle ou en terrasse. Seules les boissons chaudes étaient consommables à l’extérieur ! Autrement dit, la chope de bière transporterait donc davantage de COVID-19 qu’une tasse de café…

  • “Ah oui, c’est exact, j’ai lu ça quelque part ce week-end, ça fait partie du nouvel arrêté préfectoral, ils ont resserré la vis du protocole”.

-Comble du comble, je pouvais consommer cette même chopine à la seule condition de manger dans cette même salle. Conclusion, la bibine bue sans se restaurer est devenue un breuvage hyper contaminant… Tu le crois ça ?! A quand une cerveza anti-COVID ?

  • “Pourquoi pas ? Cela pourrait se faire. A Argelès-sur-Mer y’a bien un vigneron qui a créé la cuvée du “Déconfinement”…”.

-Tu déconnes !

  • “Non-non, c’est vrai. Et il parait qu’ils ont vendu toutes les bouteilles en deux mois… On ne sait pas encore si celles et ceux qui ont bu le divin breuvage seront immunisés face à un éventuel reconfinement”.

-T’as raison. Il y a peut-être là une idée de marché à creuser au fond du tonneau. Bien évidemment, tu me connais, je n’ai porté aucune rancune au barman qui en était lui-même autant désolé que moi, et mon but n’étant pas non plus celui de faire porter la bêtise à la direction d’Intermarché. Le barman et la direction de la supérette n’ont fait qu’appliquer la loi. Mais quand même, tout cela est bien bizarre ; pas d’alcool, des masques,  le couvre-feu, des gens égorgés… mais où sommes-nous, dans quelle époque vivons-nous ? Vite, la fin du film !