Hors des murs, hors du commun, hors du temps… c’est l’histoire d’une meuf, volcanique par nature, rencontrée par une belle matinée d’été (dé)caféinée, en terrasse d’un bon plan pour rêvasser les pieds (presque) dans le sable de la plage du Racou, où elle a élu domicile, tout au sud du territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer, dernière limite géographique avant d’embrasser les “fauves” de Collioure. C’est là, dans une ambiance de casitas lovées dans un jardin tropical, que j’avais rendez-vous avec l’auteure – ou l’autrice, selon quel média ou quelle maison d’édition auquel et à laquelle on s’adonne -, d’un genre littéraire peu banal et peu couru. Elina Gumbau*, c’est d’elle qu’il s’agit, dans ses écrits, a réussi successivement à être auteur et personnage de roman, avec l’énergie du bel espoir elle emmène les gens ailleurs !

 

 

“Je me suis mise à écrire parce que je me suis retrouvée au chômage… J’avais une agence de Com’ pour un groupe de transport à Carcassonne qui marchait bien, puis on m’a proposé de monter à Paris, j’ai refusé, préférant rester sur Montpellier où j’avais atterri entre temps. Puis, le chômage m’a rattrapé, les questions existentielles sont venues comblé un vide professionnel”.

Elina Gumbau se confie avec sincérité et vérité, les deux piliers de son incontestable talent, non sans un joli grain de fantaisie lorsqu’il faut arpenter, commenter, les choses de la (vraie) vie ; le quotidien. Il y a ce que l’on dit et ce que l’on garde pour soi (traditionnellement), il y a la rivalité des deux récurrentes paroles, celle qu’on livre et celle qu’on retient, mais chez elle, avec elle : pas d’aparté, pas de parenthèses, pas de “en off”, elle exprime cash tout ce qu’elle ressent. Je ne vous le répèterai jamais assez : elle est un cas à part.

Son premier livre, “Une histoire de meuf”, paru l’été 2019 en auto-édition, en est le plus bel et le plus précieux exemple. Dans ce remarquable travail entrepris sur elle-même, elle ne cache rien. Elle raconte tout. Toutes et tous. “Je voulais aller mieux mais de façon pérenne et surtout pas aléatoire. Je sortais d’un burn-out. Comme je ne suis pas du genre à afficher ma vie sur les réseaux sociaux, j’ai choisi de remplir des pages (510 pour son premier bouquin !). C’est une mise à nu. C’est particulier. Mais je savais aussi qu’en retraçant mon parcours de meuf, je pouvais faire du bien à des femmes. J’avais un message à passer aux femmes, leur dire combien et comment elles sont géniales !”.

Mission accomplie : “Une histoire de meuf” est une authentique ode à la femme. Il y a également dedans “une grosse histoire d’amour… Quand le livre est sorti, dix jours après, j’ai appris que j’étais la plus grande cocue du sud de la France ! Il chopait toutes ses proies sur les réseaux sociaux.  “Tinder” était sa meilleure copine. On peut le résumer ainsi. Quelle ambiance pour la promotion du livre ! Je ne vous raconte pas la suite…”.

Et pourtant, une suite à ce premier essai littéraire il y aura. Et même deux : “L’algorithme de l’âm(e)our”, publié en 2021, et : “Viens, on se rêve”, sorti au printemps de cette année, écrit en quatre jours et quatre nuits, qui se savoure comme un polar al dente. Ce troisième ouvrage a eu un tel impact sur elle… qu’elle a oublié de commercialiser le second. Comme je vous l’écris. “Dans la vie nous naissons souvent plusieurs fois, peut-on lire en der de couverture. C’est ainsi qu’à l’aube de mes 39 ans, une synchronicité d’événements ont fini de m’offrir un monde plus grand. En décembre (2021), je tombe fortuitement sur une annonce de concours littéraire. Je continue ma route persuadée de n’avoir rien à raconter de plus que mes deux premiers romans. En parallèle, une femme, Eaden H., coache des gens depuis un an sur les réseaux sociaux, pour nettoyer leurs pensées de merde afin de vivre leur vie de rêve. On ne se connait pas encore toutes les deux pourtant cette nana aux mots justes et pertinents, prônant l’immédiateté et la possibilité du tout, me booste depuis que j’ai découvert sa page Instagram par “hasard” (…)”.

A la fin de ses bouquins, il y a toujours des bonus, un peu comme sur un CD, ou dans un DVD. Elle n’hésite pas à garder quelques fautes d’orthographe, alors même, paradoxalement, qu’il y a dans ses manuscrits beaucoup de vulgarisation scientifique. Elle est comme ça, elle assume, comme quand elle lâche : “J’écris comme je parle”. Sensitive et sensuelle à la fois, mais surtout pas matérielle. Et quand en plein milieu de la conversation elle s’installe dans le calme, le silence, la solitude… Chut ! C’est qu’elle médite. Elle est vite de retour dans la discussion. Toujours se méfier de l’eau qui dort. Sans jamais oublier qu’elle est capable de vendre un skate à un unijambiste…

Pour son quatrième livre, Elina Gumbau a décidé de faire appel à des témoignages pour familles recomposées, la “famille Ricorée” comme elle les appelle. A n’en pas douter, elles seront nombreuses à répondre à son appel. Evidemment, il y aura du jaune, comme dans ses précédents ouvrages, sur la couverture, dans le texte, quelque part en tout cas : “C’est un clin d’oeil, ce n’est pas ma couleur préférée, mais le jaune incarne à mes yeux les éclats de soleil, c’est mon fil rouge !”.

 

L.M.

 

*L’écrivaine Elina Gumbau sera le samedi 24 septembre prochain, de 13H à 17H, au centre commercial “Carrefour” de Château Roussillon (Perpignan), pour une séance de signature très attendue !