(Propos relevés lors d’un  entretien avec Chichi dans Le Journal Catalan n°197 paru cette semaine – Extraits)

 

Après avoir roulé sa bosse depuis la fin des années 80 sur tout le circuit professionnel de la vie nocturne « made in Roussillon », Chichi – pas la peine d’ouvrir ici les pages de son passeport tant il est connu comme le loup blanc à partir de ce seul pseudo -, dirige le Central, au cœur du quartier piétonnier d’Argelès-plage, désormais depuis la fermeture définitive du Playa JoA Casino la seule (et unique) discothèque située à l’étage, plus près des étoiles forcément !

Alors que la réouverture des discothèques (elles sont fermées depuis mars 2020) au 1er juillet n’est pas encore actée, nous devrions y voir plus clair sur le sujet lors de la première quinzaine de ce mois de juin, il nous a paru intéressant d’aller à la rencontre de celui, Chichi, qui incarne le mieux le nightclubbing sur le littoral nord-catalan.

 

Chichi : « L’urgence dans la station d’Argelès-sur-Mer… c’est de réinstaller des douches sur la plage et ouvrir des logements accessibles aux travailleurs saisonniers »

 

Le Journal Catalan : si tu devais alerter nos décideurs locaux sur certains problèmes, sur certaines incohérences…

Chichi : « Je leur dirai d’abord de remettre vite en fonction les douches sur la plage. On doit pouvoir trouver des arrangements avec l’environnement, comme par exemple régénérer un système d’eau à partir d’une solution qui filtrerait l’eau de mer, afin de ne pas puiser dans la nappe phréatique, ou installer des pédiluves… Il y a des actions à mettre en place en matière de gestion de l’eau, il existe des financements, encore faut-il en avoir la volonté. Mais pour les baigneurs, un point d’eau c’est essentiel ! En vacances, ils nous le disent, ils nous le demandent, tous les jours.

Ensuite, il y a urgence dans notre station balnéaire à mettre en place une politique pour loger les employés saisonniers, sinon dans les années à venir nous aurons du mal à recruter le personnel, ce qui est déjà le cas actuellement mais cela va en s’aggravant chaque été un peu plus. Au sein de l’association des commerçants d’Argelès-plage, une étude auprès des employeurs qui y adhèrent nous a permis de relever qu’en haute saison estivale environ 20% des travailleurs saisonniers dorment dans leur véhicule ou sur la plage. Et en plus ils n’ont même plus de douche pour se laver !

Quel salarié – il s’agit souvent de jeunes, d’étudiants -, peut mettre au bas mot 1 000€ par mois pour se loger*, sachant qu’à ce tarif-là bien souvent il n’a d’autre choix qu’une colocation ? Nous, les acteurs économiques locaux, nous sommes prêts à apporter notre part de contribution pour mener la réflexion qui s’impose afin de régler cette situation ».

 

*400€ la semaine d’hébergement la moins chère constatée pour la saison 2021, à Argelès-plage !