Sur la plage d’Argelès…

 

Nuit et jour, de longs mois durant – et c’est encore pire en ce moment avec la sortie des nids des “oisillons” ! -, les goëlands envahissent le territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer, plus particulièrement le secteur littoral de la station balnéaire. Envahisseurs, fauteurs de troubles et agressifs, ils deviennent même un problème sanitaire que les municipalités de la côte ne semblent pas avoir vu venir… Elles sont bien les seules ! Les colonies recensées sont désormais impressionnantes et il sera compliqué d’en venir à bout

 

Dans les allées piétonnes d’Argelès-plage… carrément ! Une famille a pris pension au-dessus d’un restaurant, plus pratique pour donner la becquée aux “oisillons”…

 

La gêne est considérable : des milliers de goëlands – qui ont une espérance de vie considérable, allant de trente-cinq à cinquante ans -, ont élu domicile sur le littoral roussillonnais et causent un véritable trouble à l’ordre public. Pire : n’ayant aucun prédateur, et faisant partie lui-même des espèces protégées, pour notamment nourrir leurs progénitures* ils n’hésitent pas à s’attaquer aux chats, à décimer les écureuils** (avec la non amicale complicité des pies)… jusqu’à agresser des touristes (notamment les enfants***) pour leur piller un brin de nourriture. Solitaires, en famille ou en tribu, cet oiseau marin, qui peut atteindre jusqu’à deux mètres d’envergure, n’a (plus) peur de rien, surtout pas des humains même s’il s’en méfie.

A Argelès-plage, où ils ont établi leur dortoir, et où ils ont réussi à maîtriser une sorte de couloir aérien évacué de tout autre individu ou engin volant qui pourraient les gêner dans leurs déplacements, ils sont plus bruyants que le passage d’un Tupolev dans le ciel ; une véritable machine de giuerre ! Nuit et jour.

Autant pour les habitants à l’année que pour les estivants, le goéland est devenu une source de nuisances sonores et sanitaires (à cause de ces déjections). Il ne va presque plus “chasser” en mer : au petit matin il se contente de suivre les éboueurs, en journée il détruit les sacs poubelles sur la voie publique ce qui non seulement salit le front-de-mer mais surtout ce qui attire la vermine. Toitures, véhicules, terrasses, parkings et trottoirs n’échappent pas à ses déjections, d’authentiques tirs de missiles quand l’oiseau a décidé de bombarder. La fiente des goélands provoquent des détériorations sérieuses sur les toits des habitations.

Réellement, il y a urgence à ce que les municipalités du littoral roussillonnais prennent enfin le sujet à bras-le-corps, comme cela se pratique dans certaines localités de la Côte d’Azur et du Pays basque (comme la stérilisation des oeufs dans les nids ou l’effarouchement acoustique). La lutte contre leur prolifération, localement, doit être sérieusement envisagée, car il s’agit d’un fléau qui menace hygiène et tranquillité publiques.

 

L.M.

 

*C’est en période de reproduction, de février à août, que les goélands se font le plus remarquer, leur causerie devient alors insupportable. A côté, le film Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock est une heureuse parenthèse de sérénité !

**Ils sont en train de réduire à néant la population d’écureuils domiciliés depuis des décennies dans le célèbre bois de pins d’Argelès-plage.

***Ils adorent voler la nourriture dans la main de l’homme. Sur le front-de-mer d’Argelès-plage, tels des fusées ils piochent les churros dans les cornets portés par les enfants, créant un vent de panique et générant de nombreux pleurs.