Alors que ce lundi 21 juin 2021, à l’occasion de la traditionnelle Fête de la musique, le gouvernement devrait enfin annoncer une date pour la réouverture des clubs – dont les discothèques -, Chichi, le plus célèbre et grand influenceur des nuits de la côte (nord) catalane, revient sure ces quinze longs mois de fermeture des établissements de nuit en France, une traversée du désert qui fut loin d’être un fleuve tranquille, et pas que pour les nightclubbers ! Témoignage à vif…

 

-Comment as-tu vécu ce confinement :

Chichi : « La vérité vraie ? Avec mon armoire à pharmacie. Avec toujours à portée de main une boîte de médocs anti-stress ! Comme pour beaucoup d’entre nous je pense. J’en suis même certain. A la sortie, on le verra, le métier de la discothèque sera le plus impacté par cette crise sanitaire du COVID, une crise économique désormais, violente, véritable catastrophe pour l’ensemble de notre secteur d’activité ».

-Qu’est-ce qui t’a le plus manqué ?

Chichi : « Ce n’est pas fini pour moi, pour nous ! Même si les bars et les restaurants ont pu rouvrir partiellement, et sous certaines conditions, les discothèques elles sont toujours fermées. Il n’y a même pas une ligne d’horizon à laquelle s’accrocher ! Ce qui m’a le plus manqué pour répondre plus directement à votre question, c’est bien sûr le contact avec les gens… C’est échanger un regard, un sourire, serrer une main, embrasser un(e) ami(e), boire un coup avec la Vie… C’est tout cela… Cela me manque vraiment encore et encore, d’autant que j’adore recevoir, c’est cette convivialité qui me nourrit, me donne des forces, me stimule pour aller de l’avant. ».

-Professionnellement, tu es plutôt optimiste ou plutôt pessimiste pour une ouverture des discothèques cet été ?

Chichi : « Optimiste, toujours, évidemment. Sinon, il ne reste plus alors qu’à se tirer une balle dans la tête. Je suis tellement optimiste que je planifie mes soirées professionnelles pour cet été, que je recrute le personnel comme si je devais rouvrir demain… J’ai déjà embauché le disc-jockey, les barmaids… Avec d’autres professionnels nous continuons d’échanger pour ne pas perdre le moral et, surtout, la saison… On est obligé de réagir ainsi, sinon c’est notre mort sociale que nous signons ! Disons que je suis optimiste par obligation. Tous les jours sur consulte les news sur le Net, à l’affût de la moindre phrase d’un ministre, d’un membre influent du Gouvernement… ».

-Toi qui connais bien Argelès-sur-Mer, qu’est-ce qui a changé dans la station ?

Chichi : « Beaucoup de choses. Il faudrait être malvoyant pour ne pas le reconnaître et insincère pour ne pas l’admettre. Forcément, avec le temps qui passe, et qui s’arrête parfois, les années tracent une évolution. Chaque période a ses avantages et ses inconvénients. Perso, je préfère ne retenir que les premiers. J’ai horreur des gens qui pleurnichent à coups de « C’était mieux avant ». Fallait y rester ! On peut regretter, déplorer, surtout dans mon secteur d’activité, la chute vertigineuse du nombre d’établissements tels que les bars. Il n’en reste plus beaucoup « à l’état pur », c’est-à-dire sans restauration, on peut citer le « Wantilan », « La Réserve »… Avant, il y avait le choix, on pouvait s’amuser différemment… Mais le massif des Albères qui plonge dans la Grande Bleue est toujours là, ainsi que la Méditerranée avec ses sept kilomètres de plage de sable fin, sans oublier un front-de-mer exceptionnel… Je reste un éternel chauvin pour ce qui est de parler d’Argelès-la-Naturelle, car elle l’est vraiment. Cela se voit, non ? En tout cas, moi je le vis. Soyons réalistes ! La station restera toujours la plus grande concentration de campings d’Europe – je les préfère « vintage » avec les toiles des tentes plutôt qu’avec la carrosserie des mobil-homes -, beaucoup d’initiatives, d’idées neuves sont nées ou ont démarré ici. Je pense plus particulièrement à toute cette génération qui a permis d’innover avec le WaterSportAventure, l’Eden club, etc.-etc. ».