(Vu sur la Toile)

 

Algérie : Djamila Boupacha, l’héroïne algérienne qui refuse de servir le régime
(Karen Lajon РR̩daction Le Journal du Dimanche/ le JDD)

|

 

Figure de la guerre de libération de l’Algérie contre la France, Djamila Boupacha a refusé cette semaine, à 84 ans, le poste de sénatrice auquel l’avait nommée le président Tebboune, à quelques jours du 3e anniversaire du…

 

JDD.- Elle a sursauté en entendant son nom alors qu’elle regardait tranquillement les informations du soir, mardi à la télévision. Le gouvernement algérien annonçait en grande pompe que Djamila Boupacha figurait sur une liste de personnalités désignées par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune , pour le poste de sénatrice. L’icône de la guerre d’Algérie (1954-1962), aujourd’hui âgée de 84 ans, a répondu dès le lendemain par un communiqué publié sur les réseaux sociaux. « J’ai servi mon pays auprès de mes frères et sÅ“urs en tant que moudjahida [combattante contre la colonisation française], j’ai repris ma vie de citoyenne depuis et je tiens à le rester. »

Engagée à 23 ans dans la lutte pour la libération de l’Algérie, Djamila Boupacha avait été arrêtée à Alger à la suite d’un attentat en 1960, puis violée et torturée durant sa détention. Son histoire avait ému et indigné les opposants à la guerre d’Algérie en France parmi lesquels son avocate Gisèle Halimi, l’écrivaine Simone de Beauvoir ou Louis Aragon. Djamila Boupacha avait été libérée après les accords d’Évian de mars 1962 et n’avait plus vraiment fait parler d’elle. Jusqu’à l’année dernière lorsqu’elle avait signé une pétition très critique envers le régime pour sa répression du mouvement de contestation Hirak qui marquera son 3e anniversaire mardi.