– ouillade.eu : Quelques mots sur votre liste, car la rumeur se fait de plus en plus insistante sur quelques difficultés à la mettre en place depuis que vous avez décalé l’annonce de sa composition ?

JEAN-MARC PUJOL : “Alors je vais vous rassurer immédiatement. Elle est prête, terminée, bouclée, solidement installée… ça vous va ?

J’avais dit dans un premier temps que je renouvellerai à 40%. C’est une liste qui sera renouvelée à 50% ! Et après j’avais dit que je rajeunirai, c’est une liste qui sera effectivement rajeunie, puisque la moyenne d’âge sera aux alentours de 45-48 ans”.

Рouillade.eu : La liste est boucl̩e. Ce fut facile, pas facile ?

JEAN-MARC PUJOL : “La liste est prête. Elle sera présentée officiellement le 21 février prochain.

Le plus difficile, lorsque on compose une liste avec des élus sortants, c’est de faire partir des amis. C’est l’aspect le plus difficile pour moi, je le reconnais, sentimentalement ce fut un peu compliqué, car on voudrait que tous les amis restent, sauf qu’à un moment donné il faut faire un choix, c’est l’intérêt général qui doit primer et non “l’affect'”.

Quand on s’engage pour une ville, quand on s’engage pour un pays, c’est toutes les personnes qui comptent.

Et donc à partir de là, je sais que certains ne l’ont pas compris, moi je leur garde toute mon amitié, ça reste des Amis, mais je devais faire la meilleure équipe pour battre le Front National. Donc j’ai essayé de composer la meilleure équipe et là j’ai été obligé de renouveler, qui dit renouveler dit que des gens doivent partir”.

– ouillade.eu : Le Front National constitue-t-il vraiment un danger pour la ville ?

JEAN-MARC PUJOL : “Le Front National a toujours fait des scores importants à Perpignan. Rappelons-nous à l’époque les scores aux municipales de M. Pierre Sergent, puis de M. Jean-Louis de Noëll… ça continue aujourd’hui avec quelqu’un qui quand même est le N°2 du FN au niveau national, qui est soutenu par Marine Le Pen, donc ce n’est pas accessoire… C’est un enjeu aussi national l’élection de Perpignan…”.

– ouillade.eu : La responsable départementale du MoDEM’66, Christine Espert, n’est pas tendre avec vous… Elle est particulièrement furieuse même, elle raconte sur son blog et dans un communiqué remis ce vendredi 14 février à la presse, que vous l’auriez en quelque sorte menée en bateau pour au finish ne pas l’intégrer dans votre liste ?

– JEAN-MARC PUJOL : “Moi je l’ai effectivement rencontré deux fois. Mais c’est quoi le MoDEM ? Moi j’ai besoin d’avoir avec moi des gens qui ont des convictions. Moi j’ai composé une liste avec des gens qui ont des convictions.

Le MoDEM c’est quoi aujourd’hui ? Le jour même où je rencontrais Mme Espert, le directeur de la communication du MoDEM ralliait les socialistes à Paris. Ils sont socialistes à Paris, de Droite à Pau, ailleurs à Marseille… plus personne ne sait où se trouve le MoDEM, moi j’avais besoin d’une clarté politique, car après qu’on ne s’étonne pas si les Français considèrent que les partis politiques ne sont composés que de gens qui cherchent leur intérêt personnel. Moi j’étais lors de nos entretiens dans un axe d’intérêt général. Si tel était le cas de Mme Espert, ce que je ne crois plus à la lueur de ses commentaires, elle dirait si elle est de Gauche ou si elle est de Droite. C’est tout !”.

Рouillade.eu : Quelle est le climat ambiant de ce d̩but de campagne, selon vous ?

JEAN-MARC PUJOL : “Moi, en tout cas, ce que je peux vous dire, c’est que je ne compte pas mon temps ! Hier soir encore (NDLR, jeudi 13 février), après une réunion publique j’ai fait deux réunions Tupperware, jusqu’à 11h du soir… Moi, je suis dans le combat, j’ai l’habitude de mener des combats, cela a été pendant longtemps des combats professionnels, aujourd’hui c’est un combat pour la vie publique, donc sincèrement l’ambiance est bonne, y compris sur le terrain. Mais ce n’est pas parce que l’ambiance est bonne qu’il y aura une traduction positive…

L’ambiance est bonne, l’équipe est sympa, mais il va falloir renouer, que les gens se rencontrent pour qu’ils se connaissent mieux… Il faut motiver, mobiliser, partout et dans tous les domaines. Les gens ont envie de cela, les colistiers ont envie de se lancer dans le porte-à-porte, pour aller se présenter, pour aller entendre la voix des Perpignanais… Donc il y a une ambiance que je qualifierai volontiers de dynamique et volontaire.

Sur le terrain, la situation correspond à ce que je pensais et à ce que je savais : les problèmes repérés sont surtout liés à l’insécurité et aux incivilités ; c’est en tout cas ce qui me remonte. C’est d’autant plus inquiétant qu’hier encore, je discutais avec une dame d’un certain âge en centre-ville, et alors que je lui demandais, parce que elle-même m’en parlait, si elle avait subi cette insécurité, si elle en avait été victime directement ou dans son entourage, elle m’a répondu : “Non, mais j’ai peur !”. Peur de quoi ?, lui ai-je aussitôt demandé. “Je ne sais pas, mais avec tout ce qu’on dit partout…”.

Et donc il y a plus un sentiment d’insécurité propulsé par une ambiance anxiogène. C’est un climat que l’on retrouve dans la France entière, puisque c’est une inquiétude en l’avenir, une inquiétude sur l’avenir, formatée notamment par les pertes du pouvoir d’achat avec ce matraquage fiscal imposé par le Gouvernement, et donc ça se répercute sur l’état d’humeur des gens. Et cet état d’humeur c’est “On a peur !”. Quand on a peur, c’est la faute de l’autre ; l’autre aujourd’hui c’est l’immigré.

Voilà, c’est l’analyse que j’en fais. Et quand je dis que je vais partout, dans Perpignan, à toute heure du jour et de la nuit, sans garde du corps, les gens finissent par reconnaître : “Ah mais c’est vrai, vous avez raison…”.

Propos recueillis par L.M.