Nous publions ci-dessous l’article bien ficelé et fort détaillé d’un Argélésien très connu (Qui a souhaité  toutefois garder l’anonymat pour d’évidentes raisons professionnelles), qui dépeint une situation estivale devenue insupportable pour nombre d’habitants dans la 1ère ville des P-O en cette période puisque Argelès-sur-Mer compte environ 150 000 habitants.

La rédaction de ouillade.eu ne partage pas entièrement le contenu du texte publié ci-dessous, mais elle admet qu’il y a un véritable problème et que les décideurs n’ont pas été à la hauteur pour l’anticiper… Un ancien conseiller municipal reconnaît même : “Pendant trop années les élus de la Ville et l’Office de tourisme municipal se sont contentés de gérer le quotidien sans la moindre anticipation. On a l’impression qu’ils ont subi le tourisme sans le moindre projet d’avenir ! Mais la carte postale est valable aussi pour la plupart des autres stations balnéaires du littoral roussillonnais… Le résultat aujourd’hui est là : une cohabitation entre touristes et population permanente (presque) impossible”.

 

L’image récurrente qui indigne les Argelésiens, entre autres clichés, sachant qu’il est pratiquement impossible désormais de prendre une photo panoramique de la plage d’Argelès-sur-Mer sans avoir dans le décor une poubelle !

Le texte en question envoyé à notre rédaction par un Argelésien…

Alors que s’achève la saison 2017, il est évident qu’Argelès n’a pas su (ou voulu ?) gérer les nuisances dues à son tourisme de masse. L’impression ambiante c’est le laisser-aller généralisé. Pour la commune qui s’auto-qualifie « La Naturelle » le bilan est catastrophique !

1/ Pollution sonore. A croire qu’aucun élu n’habite à la plage ou au port ! Aux tapages nocturnes jusqu’à des heures très avancées succède celui des engins municipaux et autres qui empruntent au quotidien, dès potron-minet, les rues et la promenade pour tenter de nettoyer la plage et la promenade. Ici l’ivresse publique n’est pas réprimée ; j’ai vu arracher un pin de deux mètres, des panneaux de circulation, un lampadaire, transporter un banc en béton sur le sable au milieu de la plage, etc. Je tiens ici à féliciter les agents municipaux pour leurs prestations.

Encore un mot pour les « animations » publiques ou privées (Axe-Tour, campings,..) : Ici c’est l’animation « BOUM BOUM » audible au diable, pollution culturelle et surdité assurée plus tard pour nos jeunes !

2/ Saleté, évoquée plus haut, qui pose un réel problème de Santé Publique. La salubrité publique fait partie des obligations d’une municipalité. Élus, ouvrez les yeux ! Il n’y a pas que le village.

3/ Circulation et stationnement posent des problèmes de liberté de circuler et de sécurité publique. Si l’on regarde par ex. l’Allée du Racou, de l’Arrivée jusqu’au port, le nombre de véhicules stationnés sur la chaussée en toute impunité est impressionnant. Si un incendie se déclarait les pompiers ne pourraient passer et on voit des mégots jetés sur des tas d’aiguilles de pin ! Ici on peut stationner sur les trottoirs, les piétons marchent sur la rue ! Cf. Av. du GRAU.

Je pourrais continuer mais l’accumulation de ces contraintes imposées par des humains à d’autres humains, y compris bébés et seniors, quelquefois malades est inacceptable ; déjà mes enfants ne viennent pas et de nombreux amis sont rebutés au vu de la réputation d’Argelès.

Clairement nos infrastructures ne sont pas adaptées à ce tsunami touristique. Ces citoyens devenus touristes (et quelquefois catalans) ont des comportements irrespectueux, et souvent irresponsables qu’ils n’oseraient pas avoir chez eux. Ils ne nous méritent pas !

Argelès s’affaiblit progressivement par la dégradation de son environnement, la dépossession des autochtones de leur territoire qui attendent, résignés, la fin des vacances. La qualité des eaux de baignade avec des tonnes d’huile solaire et autres polluants, et de l’eau publique qui doit certains jours dépasser les capacités d’épuration, est préoccupante. Or les rivages méditerranéens sont des espaces naturels fragiles et dégradés.

Argelès s’est inexorablement laisser-faire, sans réagir. La quantité n’a jamais remplacé la qualité. Un vieil adage économique dit que « la mauvaise clientèle fait fuir la bonne. »

L’argument des retombées économiques ne concerne que quelques uns, les chips, les canettes de cola ou de bière que je ramasse ne sont pas des produits locaux, quant aux marchés ils proposent beaucoup de produits made in CE qui n’est pas la Communauté Européenne mais China Export.

Devant les difficultés pour accéder aux commerçants, stationner au village, on va ailleurs !

« Moi ce que j’aime dans la vie ce sont les nuisances autorisées. Elles sont d’autant plus amusantes que les victimes n’ont pas le droit de se défendre. » Cosmétique de l’ennemi (2001) Amélie Nothomb.