Relevé sur le blog officiel de Jean-Marc PUJOL (LR/ Les Républicains), maire de Perpignan, président de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM)…

 

Un dirigeant de France Télévision ne veut pas entendre (parler de) l’accent catalan !

13 Avril 2017, 15:38pm

|Publié par Jean-Marc Pujol

C’est incroyable ! C’est une histoire comme seule la République Française est capable d’en créer, d’en inventer… d’en faire des tonnes avec !
Figurez-vous qu’un certain Pascal Doucet-Bon, directeur-adjoint des rédactions de France Télévision (le service public), aurait décrété lors d’une interview : qu’il n’envisageait pas une seconde l’idée de recruter « un journaliste qui aurait l’accent à couper au couteau d’un Perpignanais »…
Incroyable, mais vrai !
Avant de s’interroger sur le fait de savoir si pareille information ne relève pas de la diffamation, voire de l’injure publique, au travers de la loi sur la discrimination, osons élever le débat face à un individu qui tient des propos pour le moins « enclavés ». Commençons par lui rappeler que France Télévision est aussi financée (son salaire compris) par tous les contribuables français, qu’ils résident sur le plateau de l’Aubrac, dans le XVIème arrondissement de Paris, en Guyane ou dans le Vallespir.
Loin d’être à la hauteur pour, peut-être, faire face aux problèmes d’audience récurrents que rencontre France Télévision, M. Doucet-Bon semble avoir trouver là un moyen d’enfumer l’opinion publique, en général, les professionnels des medias en particulier, en trouvant des boucs-émissaires.
Faut-il lui rappeler que nombre de personnalités françaises sont nées ou ont vécu sous le soleil du Roussillon, avant de devenir célèbres à Paris et dans le monde entier ? C’est le cas du Maréchal Joffre (originaire de Rivesaltes), du physicien et astronome François Arago (d’Estagel), de l’écrivain-député et président de l’ORTF Arthur Conte (natif de Salses-le-Château), des chanteuses et actrices Dani Graule et Charlotte Julian (de Perpignan), du prix Nobel de littérature Claude Simon (Salses), de l’auteur et parolier d’Edith Piaf et Gilbert Bécaud, Louis Amade (Ille-sur-Têt), l’humoriste Mathieu Madénian (Saleilles)… jusqu’au chanteur Cali (Vernet-les-Bains). Etc.-etc., la liste pourrait s’allonger à l’infini. Ou presque. Leur accent ca-ta-lan ne les a pas empêché de réussir, de percer, de s’imposer.
Faut-il encore ajouter à cette liste Pablo Casals (et son festival à Prades), Antonio Machado (enterré à Collioure)… Salvador Dali qui a fait de la gare de Perpignan « Le Centre du Monde »… Et aussi : les « fauves » Derain, Dufy et Matisse qui ont produit les plus belles œuvres du « fauvisme » sous le soleil du Roussillon, exactement.
Et Jean Lassalle, cet autre Pyrénéen, député de la 4ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, parmi les 11 candidats à l’élection présidentielle de 2017, dont l’accent vient nous rappeler tous les jours de la campagne électorale qu’il s’agit bien d’une élection française… Faudrait-il l’interdire d’antenne, sur le service public, sous le seul prétexte qu’il a « un » accent ? Qu’il a « de » l’accent !
Tout cela n’est pas sérieux, M. Doucet-Bon.
Nous ne sommes pas des Français « par défaut » ou de « seconde zone », parce que notre accent ne vous conviendrait pas. L’Histoire nous a (dé)montré que ce sont de tels propos qui ont souvent alimenté les gâchis, les brimades et les persécutions. Vivez plutôt « la France des accents » comme une richesse de ses terroirs, comme un atout de ses territoires, comme une diversité de sa pensée… Même « face de bouc » a su tirer profit de la mélodie de nos intonations, de la tonalité et de la prononciation « à la française » dans la Révolution numérique !