Hier, dans les colonnes du journal L’Indépendant, en page 3, à propos du conflit social à la SNCF, une petite phrase du secrétaire départemental de la CGT, Jean-Claude ZAPARTY, n’est pas passée inaperçue lorsque ce dernier a déclaré : “En Angleterre, la libéralisation a été une catastrophe avec des accidents en chaîne, une augmentation du prix des billets (…)”.

Ces propos ont choqué, voire scandalisé, surtout parmi l’opinion publique des Pyrénées-Orientales et les internautes, qui vivent toujours le drame de Millas : une collision entre un train de la SNCF et un autocar scolaire qui a coûté la vie à six adolescents et qui a causé de nombreuses victimes collatérales. C’était le 14 décembre dernier.

Dans la bouche d’un responsable syndical, quel qu’il soit, et quel que soit le contexte, on est en droit d’attendre un peu plus de retenue, davantage de respect et de mémoire concernant l’utilisation de certains mots. La colère ni ne justifie ni n’excuse tout. Et, surtout, ne doit pas déboucher sur de tels dérapages verbaux.

Chaque année, en France, la SNCF – Qui à notre connaissance n’est pas une entreprise privée – est impliquée dans de trop nombreux accidents à l’origine de dizaines de morts (entre 70 et 100 !). Faut-il le rappeler ? Depuis le début de l’année et jusqu’au week-end dernier encore, dans la Marne, l’Yonne et le Pas-de-Calais, plusieurs accidents à hauteur de passages à niveaux ont tué cinq personnes (la SNCF établissement Public a enregistré l’an passé une centaine de collisions de ce type).

Alors, de grâce, évitons de noircir le tableau en appuyant un argumentaire choquant et, également, faux ! Par exemple, au lieu de citer à chaque fois l’Angleterre (qui en plus n’est pas un pays… le qualificatif de Grande-Bretagne ou de Royaume-Uni serait plus approprié), pourquoi ne pas évoquer le cas de l’Italie, par exemple ? Parce que chez nos amis transalpins la libéralisation du rail se passe plutôt bien ?…

 

Jour de grève à la gare de Perpignan.