Pourquoi est-il impératif de réaliser au plus vite le chaînon manquant ?

Réaliser le chaînon manquant (LGV Montpellier-Perpignan) est, sans aucun doute, la meilleure réalisation et la plus rentable des infrastructures à effectuer dans les délais les plus brefs. Ce n’est pas un nouveau projet, mais simplement terminer le projet Paris-Montpellier-Perpignan-Barcelone-Madrid en sommeil depuis le sommet Européen de Corfou classant ce tronçon comme hautement prioritaire en 1994.

Les raisons

Peu de réalisations en France et en région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée peuvent impacter autant l’amélioration du transport au quotidien.
Peu de réalisations en France et en région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée peuvent revendiquer un tel potentiel de voyageurs.
Peu de réalisations en France et en région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée peuvent revendiquer un tel potentiel de fret.
Aucune réalisation en France ne pénalise à ce point un corridor européen sur les plans économiques et démographiques.
C’est la réalisation actuelle en France la moins onéreuse.

Le transport au quotidien

La ligne traditionnelle est saturée et il est impossible de rajouter des trains. Faire croire à un aménagement possible est irréaliste au vu des contraintes locales (loi littoral, natura 2000, zones urbaines).

Parler transport au quotidien, sous entendu transport par TER, tout seul en pensant « aménagement de la ligne traditionnelle » est un euphémisme. Au 21eme siècle on ne peut plus parler de transport au quotidien mais offre de transport qui intègre également les circulations de trains de marchandises, et les TGV.

L’irrégularité des TER et des TGV commence à devenir la règle dont la conséquence est une qualité de service qui fait fuir le client : TER annulés ou retardés, TGV bloqués, etc.
44% des retards TGV le sont sur l’axe Nîmes-Perpignan, 35% des trains de fret longues distances arrivent en retard en gare de Perpignan.
L’observatoire de la saturation reconnait qu’il est impossible de rajouter des trains sans doublement des voies de ce tronçon.
Aujourd’hui l’avion fait mieux, à Montpellier il bat cette année son record de fréquentation avec l’ouverture de la navette Air France. Ou en est la fin de la dépendance aux énergies fossiles ?

Le potentiel de voyageurs 

Le chaînon manquant comprend sur son trajet, la traversée de cinq des plus grandes villes de la Grande Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée : Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan, ce qui représente déjà un bon potentiel auquel il faut ajouter les 9 000 voyageurs aériens quotidiens qui se rendent de Barcelone (Espagne) à Paris, et ceci sans compter les voyageurs utilisant le secteur routier.
Les opérateurs aériens avisés, tel Air Nostum qui demandent une liaison ferroviaire par rames AVE pour une relation Madrid- Montpellier, anticipent déjà la fin des énergies Fossiles.

Le potentiel fret 
Quotidiennement c’est 13 000 camions qui traversent le col du Perthus (soit environ 4 millions par an, c’est plus que dans toutes les alpes françaises réunies !) ce qui représente l’équivalent de 300 trains du type autoroute ferroviaire. Ce chiffre est à ce jour en augmentation. Pour mémoire on va investir 26 Mds pour le Lyon-Turin.

La pénalisation des corridors européens

Le chaînon manquant est situé sur les corridors européens reliant le nord et le nord-est au sud de l’Europe par l’Arc Méditerranéen. C’est le couloir ferroviaire le plus chargé de l’Union Européenne du fait que toutes les circulations venant du nord, du nord-est de l’Europe et désirant se rendre dans les ports ibériques de la méditerranée doivent obligatoirement l’emprunter à un moment ou à un autre. De ce fait le chaînon manquant situé sur ce corridor a été classé par l’Union Européenne comme « hautement prioritaire ».

Réalisation la moins onéreuse

Compte tenu de la situation économique actuelle le phasage des travaux parait être une bonne solution pour avancer. Il est évident que les délais entre phases soient le plus réduit possible. Il faut être bien conscient qu’arrêter la LGV à Béziers ne réglera que peu des problèmes cités ci-dessus et ne participera pas à l’amélioration du transport au quotidien.
Le premier phasage envisagé entre Montpellier-Béziers représente un coût de 1,8 milliard d’euros partiellement pris en charge par l’Union Européenne à la hauteur de 30%.

Conclusion

Le littoral est attractif, sauf à voter une loi empêchant toutes installations entre Nîmes et Collioure, il serrait donc difficile de refuser du monde.
Il y aura plus de monde en Languedoc-Roussillon (30 000 nouveaux résidents par an dans les années à venir) qu’en Midi-Pyrénées.
Cette densité démographique crée des attentes en matière de service et notamment de mobilité.
La solution facile serait de doubler l’autoroute A9.
La ligne actuelle est vulnérable, son exploitation est délicate : 73 Km en zone submersible, 43 Km en zone inondable (confirmé par un expert du GIEC en 2009 à l’occasion du débat public).
L’irrégularité des TER et TGV est de plus flagrante.
Transport au quotidien ne signifie pas uniquement transport en TER.
Il faut récupérer des espaces de circulations et cela passe obligatoirement par la réalisation du chaînon manquant (respect des accords du sommet Européen de Corfou), avec phasage ou non, il faut maintenant aller très vite.
La LGV permettrait par ailleurs des circulations rapides pour des dessertes directes vers Montpellier et Toulouse.
Enfin le potentiel de trafic existant permettrait d’être assuré d’un retour sur investissement acceptable et rapide.
Enfin pour mémoire il devient urgent de terminer le raccordement de la LGV Barcelone-Perpignan inaugurée en décembre 2013, à ses terminaux naturels soit la gare de Perpignan et le faisceau de garage des trains de Marchandises. Cela éviterait aux AVE de la RENFE d’avoir leur terminus à Figueras (Espagne) et permettrait des relations normales quotidiennes entre la capitale de la Catalogne, Barcelone et la Capitale de l’Euro-région Pyrénées-Méditerranée, Perpignan.

La seule solution permettant l’amélioration des transports au quotidien est la réalisation d’une seconde ligne, pourquoi pas le chaînon manquant dont le tracé est extérieur aux étangs ; cette LGV sera par ailleurs ouverte à la mixité (voyageurs et fret) sur une partie de son parcours. Ce tracé est par ailleurs déjà acté par le rapport QUERRIEN“.

Courrier No 2 pour les deputes