En ce dimanche pluvieux, le rendez-vous matinal sur le coin du bar en buvant un café, s’est forcément prolongé. Les discussions vont bon train. De la journée du 17 novembre, en passant par l’initiative de quelques vignerons au rond-point à l’entrée du village, les propos sont nombreux aussi bien que divers.

Un de ces derniers a attiré notre attention. Il est question des retraites agricoles et de la taxe d’habitation.

Les retraites agricoles

Pour les agriculteurs, des retraites de misère. Elles ne dépassent pas les 850 euros par mois dans le meilleur des cas, en incluant la retraite complémentaire quand cette dernière a été construite au fil des ans. Elles se situent davantage autour des 650 euros.
Bien évidemment, la retraite agricole, comme celles des autres catégories professionnelles, n’est pas une aide sociale. Elle est un dû qui vient après des années de cotisations. À suivre certains raisonnements, les retraités seraient responsables d’être en vie. Ils coûteraient cher à la nation.
Un syndicat agricole, pour ne pas le nommer, le MODEF, avait fait la proposition pour que le montant de la retraite agricole soit porté à 1 200 euros par mois. Le gouvernement Hollande, avait avalisé cette proposition qui a été rejetée par le Sénat dont la majorité se situe dans les orientations du président de la République.
Dans la foulée, les députés “macroniens” ont supprimé la CSG pour les indemnités des députés. La loi travail a été abrogée. Le blocage des traitements dans la fonction publique entériné. Un saignée a été opérée sur les pensions de retraite par le biais de la CSG.

La taxe d’habitation

Si la taxe d’habitation a été réduite de 30 % cette année, pour d’autres supprimée, il n’en reste pas moins qu’il manque dans le budget mensuel des retraités de l’agriculture, de 300 à 400 euros par mois. Les propositions portées par le syndicat Modef, auraient été une véritable bouffée d’oxygène entraînant une relance de l’économie correspondant aux besoins de cette catégorie sociale. Avec les 1 200 euros par mois, les retraités de l’agriculture auraient pu payer sans problème, leur taxe d’habitation.
Alors, où est le bon sens ?
Dans les discussions parfois vives de ce dimanche matin, la journée du 17 novembre a également été passée au crible.
Une interrogation s’est exprimée.
Pourquoi les agriculteurs n’ont pas été partie prenante de cette journée ? Pourquoi les retraités de l’agriculture n’ont pas porté leurs revendications à cette occasion ?
Nous savons que les choses, les appréciations, les décisions pour faire, ne sont pas si simples. Il n’en reste pas moins qu’un grand marasme, un grand ras-le-bol est en train de s’exprimer, y compris dans le monde agricole, dont le mouvement des « Gilets jaunes » pourrait être le fil conducteur.
Comme le disait un de nos amis pour clôturer la discussion autour du café noir matinal : « Macron laisse les Français à poil dans un tonneau à bretelles au milieu d’un champ de ruines ».
Ah ! La vie de village !

Joseph JOURDA.