Avec le temps qui ne permet pas les escapades, qui oblige nos vignerons à trépigner d’impatience en attendant la clémence du temps pour partir dans les vignes faire les traitements indispensables ou à la cueillette des abricots, les discussions vont bon train sur la place du village.

Ces discussions, elles se poursuivent également dans les quelques commerces subsistant encore dans le centre. Et la question qui revient dans ces discussions est justement celle-là : “ces commerces, subsisteront-ils ?”

La disparition des services et des commerces

Ce n’est certes pas la première fois que nous intervenons pour attirer concrètement l’attention de tous, sur le constat inquiétant du commerce dans notre village, mais aussi des services à la population.
Nous ne reviendrons pas, il est vrai, aux temps ou le comptage des commerces était impressionnant. Nous ne les dénombrerons pas alors que nous pourrions le faire. Les plus anciens, mais les moins anciens aussi, se rappellent d’un commerce florissant dans le village. Admettons que ce temps soit révolu et qu’il ne reviendra pas.
Mais l’état des lieux fait frémir d’angoisse.

L’inquiétude de la population

La population, à entendre toutes les palabres, est inquiète. Il est impossible que les élus n’en aient pas connaissance tant cela résonne fort dans les discutions ayant comme thème le devenir du village.
Cette inquiétude est d’autant plus grande avec la perspective d’un centre d’activité économique dont la gestion sera assurée par la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM).
Est-ce que la situation des personnes âgées ne pouvant guère se déplacer a été prises en compte dans cette organisation future du commerce dans le village ? Est-ce qu’elles ne seront pas gênées pour aller faire leurs achats à l’autre bout de la cité ? Ceci d’autant, lorsqu’elles n’ont pas de moyen de locomotion, ni surtout d’enfants tout proches pour pallier aux insuffisances. C’est la maison de retraite assurée. Et lorsque l’on sait que la moyenne de temps passé dans ces maisons est de 6 mois ?
Il n’est plus question de dire : « On n’y peut rien. C’est la faute de l’autre ».
Il est temps, grand temps que des décisions soient prises en concertation avec tous les intéressés : les citoyens, les commerçants, les employés des services, les professions libérales, les caves particulières et coopérative etc.
Sans ce sursaut, attention aux conséquences pour l’attrait de notre commune ou déjà des ventes de logements dans le dernier lotissement sont à enregistrer pour ce que nous en savons.
Pour comprendre ces choses, encore faut-il vivre avec son village, à son rythme, partager les joies et les peines de ses habitants.
Estagel, cité ô combien turbulente dans le brassage d’idée. Tu étais riche de toute cette diversité. Aujourd’hui, la volonté de certains, voudrait te faire rentrer dans le rang du conformisme, du politiquement correct. Disons-le, du médiocre.
Mais cette âme de révolte contre ce qui est injuste, contre ce qui est laid, opaque, cette âme continue d’exister. Nous le savons, et le regard porté sur la liste des condamnés lors du coup d’état de Napoléon le petit au nombre de 41 en 1851, ne fais que confirmer cette attente de vérité, de courage et d’espoir.
Patrie de François Arago, ceux qui t’aiment, te vénèrent comme une mère adorée ouvrant ses bras à tous ses fils, sauront se rejoindre, se réunir, pour mettre ce passé au goût du jour pour mieux continuer d’avancer d’un pas déterminé, dans le XXIe siècle maintenant fortement entamé.

Joseph JOURDA.