Un film documentaire qui nous replonge dans l’ambiance de l’après-guerre, avec les luttes d’influence politiques. Mais le rapport de force, était favorable aux travailleurs, au monde du travail.
L’influence du PCF, alors premier Parti du pays, les cinq millions et demi d’adhérents à la CGT, n’ont pas été pour rien dans cette ambiance qui voulait dessiner un changement de société.
Le parcours d’Ambroise Croisat
Nais d’un père militant syndical, celui qui devait devenir « le ministre des travailleurs » et créateur de la sécu, est passé par de rudes épreuves. De la prison de la Maison-Carré à Alger, qui n’avait rien à envier au bagne de Cayenne, à sa lourde responsabilité de ministre, c’est une vie au service des autres que fait revivre le documentaire.  Sa fille, présente dans le film, rappelle avec une immense émotion, le moment des retrouvailles après la détention que nous pouvons qualifier d’indigne pour ceux qui l’ont infligée. « J’étais la plus heureuse des petites filles quand j’ai récupéré mon papa » dit-elle dans le film. Cette émotion communicative, devait laisser percer un long murmure dans la salle.  Ce film, montre aussi d’une façon magistrale, la volonté du grand patronat de reprendre ces acquis. Il ne supporte pas de perdre le pouvoir, faisant en cela, passer l’aspect financier au deuxième plan pour un temps privilégiant ainsi le combat politique. Lors du débat, le lien devait être fait bien sûr, avec la situation politique vécue dans l’actualité.
La volonté de passer le flambeau 

Dans le débat qui suivi, des témoignages sont venus montrer l’impérieuse nécessité de mener la lutte pour conserver cet immense acquis envié par toutes les nations de la planète.

Tel cette grand-mère, obligée de vendre deux de ses trois vaches, pour permettre l’opération de l’appendicite au fils. C’était avant la mise en place de la sécu. De l’avis unanime des participants, rien ne pourra obliger ceux qui produisent à revenir en arrière.  Et cette volonté de passer le flambeau aux jeunes générations de s’exprimer. Une seule façon de faire pour atteindre cette finalité : aller à leur rencontre, discuter, expliquer, convaincre. Si le film montre effectivement, que la sécu est née d’une volonté politique forte, sans faille, il est important que les hommes et les femmes politiques s’engagent dans ce combat magistral pour demain. Il est dommage en cela, que les élus du village, n’aient pas compris la nécessité de leur présence, pour créer le lien permettant pour passer du social au politique. Seule condition pour changer, pour que l’humain soit le centre de toutes les préoccupations. La présence de responsables politiques hors élus, a également fait défaut. Dommage dirons-nous !  Ils auront certainement l’occasion dans un futur proche, de montrer leur attachement à cette conquête sociale de premier plan.
La sécu : avoir le droit de vivre

Une chose, nous semble-t-il, est importante à souligner. Si la sécu c’est la vie, un îlot de socialisme diront certains, il n’en reste pas moins qu’elle fait partie d’un tout. Voir les choses autrement, serait orienter les luttes qui ne manqueront pas de se développer, vers un corporatisme dangereux pour l’union indispensable de tous les travailleurs. Pour aller dans ce sens, l’écoute de tous est primordiale. Dans cette démarche, il devrait être exclu de supposer empêcher qui que ce soit de s’exprimer. Faire autrement, c’est aller à l’encontre même de la démocratie que représente la sécu, c’est refouler l’apport de l’expérience de chacun. Ces éléments sont en effet, indispensables pour construire.

C’est Michel CHABASSE (responsable retraités CGT), qui dans une de ses interventions, devait donner quelques chiffres révélateurs dans notre département. Nous apprenons ainsi que le budget de la sécu pour les P.O est de deux milliards cent millions. Que les dépenses par personnes et par mois sont de 375, 27 euros. En France, elles sont de 587 euros pour la même période. 36% des habitants des P.O renoncent aux soins. Ce qui revient à dire, que les citoyens de notre département, se soignent moins bien qu’ailleurs. Ce sont les sans emplois, les chômeurs, les anciens qui sont les premières victimes.  L’engagement a été pris, de porter à la connaissance du plus grand nombre, le film documentaire « La sociale » et d’engager ainsi la discussion devant un thème essentiel pour toute économie moderne : la santé. Gageons qu’il va devenir au fil des mois, le sujet de débats, non seulement dans les centres de soins, mais bien au-delà, dans bon nombre d’entreprises. Il est question en effet, de protéger un bien que nos aînés ont légué, qui contribue à nous donner une vie meilleure. Pour les retraités, permettre à la place d’attendre la fin de vie, de commencer autre chose.

Joseph JOURDA.