“On se souviendra que le dimanche 3 décembre 2017 les journaux télévisés français auront davantage évoqué les trains en retard à la Gare Montparnasse que la fin de la République une et indivisible avec la victoire des nationalistes et indépendantistes corses…

Le fait que les nationalistes corses emmenés par Gilles SIMEONI, unis aux indépendantistes de Jean-Guy TALAMONI, remportent aussi massivement ce premier tour des élections territoriales (le second ne sera qu’une formalité) ne fait guère de doute sur la voie indépendantiste prise par la Corse.

En effet, si les indépendantistes annoncent clairement leur objectif, le nationalisme corse réclame de manière plus hypocrite la même chose, car reconnaître une prétendue nation corse c’est renier la nation française qui se définit par la citoyenneté et non l’appartenance à une ethnie, c’est donc renier également l’Etat-Nation qu’est la France.

Les nationalistes et indépendantistes corses auront su profiter de la lâcheté des « idiots utiles » de la fragmentation de la République française, le plus souvent socialistes, de Michel ROCARD considérant la situation corse sous le prisme du « colonialisme », en passant par Lionel JOSPIN et son processus de Matignon, jusqu’à la Loi de 2015 voulue par François HOLLANDE qui exauce le vœux des nationalistes et indépendantistes d’une Collectivité unique aux compétences élargies (qui avait été refusée en 2003 par une majorité de Corses lors d’un référendum).

Même si ce soir il s’agit d’une élection démocratique et libre, il ne faudra donc jamais oublier que cet abandon de la Corse dans la République est le fruit de ce processus législatif et constitutionnel obtenu par la pression de la menace armée des terroristes.

En effet, les indépendantistes et TALAMONI lui-même, n’ont jamais condamné la lutte armée clandestine et ont même plutôt compris voire défendu cette démarche.

Pourquoi en serait-il autrement alors que la menace de la violence complétée par la lâcheté d’une partie de la classe politique française aura permis cette triste fin ?

Il était plus facile de céder à la pression des nationalistes et indépendantistes corses que de répondre à cette majorité de Corses, qui était encore largement favorable à l’unité républicaine et qui aspirait seulement à une meilleure prise en compte par l’Etat central du développement économique et social de l’île.

Ce soir nous avons terminé de brader la Corse et l’Unité de la République, mais ce n’est pas si grave car le trafic des trains a repris à la Gare Montparnasse, à Paris”.

Olivier AMIEL

Adjoint au maire de Perpignan.