Communiqué de presse.

“L’AGAUREPS-Prométhée avait mis à l’ordre du jour de la conférence / débat de Thuir de jeudi 15 mars le thème « Quel mouvement social pour quelle alternative politique ? ». La question s’inscrit dans une double actualité, celle des mouvements sociaux en cours et celle des bouleversements du paysage politique induits par les élections de 2017.
Alain MIH, animateur du RCP (Rassemblement Citoyen et Politique), esquissait un tableau de la situation politique. « Les deux formations politiques dominantes, sur lesquelles s’appuyaient les tentatives de bipartisme, se sont effondrées et n’ont pas accédé au second de la présidentielle : la droite de Les Républicains qui avec Laurent Wauquiez deviennent de moins en moins républicains, le Parti Socialiste qui n’a plus grand-chose de véritablement socialiste ». Ajouté à la perte de crédibilité durable du Front National qui a même senti le besoin de changer de nom à défaut de programme, il apparaît que la force de proposition alternative est La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon avec le programme « L’Avenir en commun » qui reste plus que jamais d’actualité.
Pour sa part, Mickaël IDRAC, animateur du groupe d’action de La France Insoumise « Vite, la VIème  République ! », insistait sur les nécessités d’une dynamique associative et citoyenne. « C’est d’autant plus nécessaire que l’on assiste aujourd’hui à une véritable désertion de l’Etat dans la gestion de la vie quotidienne », expliquait-il en prenant pour exemple les nombreuses privatisations, fermetures ou réduction des services publics, y compris dans les fonctions que l’on pensait à l’abri de telles coupes drastiques. Cela se double, pour Mickaël IDRAC, d’une tendance à « un désamour de l’Etat pour les droits de l’homme qui se répercute à toutes les échelles de la société ». L’intervention citoyenne en devient d’autant plus indispensable par sa fonction de contre-pouvoir de rééquilibrage.
C’était ensuite au tour de Francis DASPE, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée, d’évoquer la question sensible de l’articulation de l’action syndicale et du débouché politique. « On oublie souvent que la charte d’Amiens de 1906 fixe au syndicalisme une double besogne, des tâches immédiates d’amélioration des conditions matérielles des salariés mais aussi une tâche d’avenir fixant la perspective d’abolition du salariat qui renvoie clairement à des objectifs politiques ». La priorité est de mettre en échec la tendance à transformer la relation collective de travail en relation individuelle favorisant le patronat, comme en témoignent les lois El Khomri ou la dernière loi travail de Macron et les remises en cause des statuts des personnels dans les services publics.
Les échanges avec l’assistance permirent d’aborder les thèmes du « dégagisme » qui est une demande d’un monde politique nouveau, du rôle de l’Etat, du clivage entre les oligarchies et le peuple. Quelques des verrous à faire sauter pour qu’une alternative politique devienne possible sont identifiés : le cadre institutionnel de la Vème République, les directives de libéralisation émanant de l’Union Européenne, la nécessité d’un véritable pluralisme médiatique etc.
Pour l’AGAUREPS-Prométhée, face à la capacité de résistance de l’ancien monde politique à se perpétuer, une articulation renouvelée entre mouvement social et débouchés politiques, loin des pesanteurs traditionnelles, est à élaborer”.

 

Les intervenants lors du débat à Thuir.