Hier, mercredi 3 juillet 2014, à 15h, Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat en charge des Personnes Handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, est venue au Centre Hospitalier de Thuir pour assister à une présentation d’actions innovantes, menées pour assurer l’accès des personnes souffrant de troubles psychiques à la santé, au logement et à l’emploi.

Près de 150 personnes, représentant les différentes institutions, associations et établissements des secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires du département, sont venues pour assister à cette conférence-débat.

Un sujet au coeur des préoccupations du gouvernement

Accueillie par Philippe Banyols, Directeur du Centre Hospitalier, René Olive, maire de Thuir, Willy Burghoffer, maire d’Ille-Sur-Têt et Jean-Louis Chambon, conseiller général en charge de l’insertion, Ségolène Neuville s’est réjouie d’être dans les Pyrénées Orientales pour approfondir sa connaissance des dispositifs innovants qu’elle savait exister. « Ces expériences réussies me permettront de pouvoir envisager de les déployer au niveau national. » a-t-elle affirmé. Ces dispositifs s’articulent autour de trois thèmes ; le retour à une prise en charge sanitaire, à un logement et à un emploi pour des personnes handicapées et exclues car « c’est un enjeu pour notre société de prévenir ces situations d’exclusion, de traiter et d’accompagner ces personnes ». Elle s’est dit être convaincue que « le partenariat entre les structures de champ d’intervention différent est fondamental pour permettre une insertion dans la société de ces personnes ».

Le MAO (Module d’Accueil et d’Orientation) une équipe pluridisciplinaire pour proposer un parcours de soins à des personnes vulnérables en situation de rupture.

Charles Alezrah, praticien hospitalier et Jean-Marc Batailler, directeur-adjoint au Centre Hospitalier de Thuir, ont détaillé l’expérience, du MAO crée il y a plus de 16 ans par une équipe hospitalière.

Le MAO est une équipe mobile, fruit d’un partenariat fructueux entre le Centre Hospitalier de Thuir et le Conseil Général des Pyrénées Orientales. Cette équipe, composée de médecins, d’infirmiers, d’un psychologue et d’une assistance sociale va à la rencontre des personnes en difficultés, dans les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale dans les lieux d’accueil de jour, dans la rue avec les médiateurs de rue sur la ville de Perpignan. Leur objectif est : « d’accompagner vers une démarche de soins, faire émerger une demande de soin avec une évaluation des problèmes de santé physiques et psychiques » détaille Charles Alezrah. En 2013, ce sont 383 patients qui ont été pris en charge par cette équipe, souffrant pour 1/3 de troubles anxieux.

La résidence accueil, un partenariat original entre l’Acal et le Centre Hospitalier de Thuir pour l’accès à un logement

Christine Bardez, directrice des Soins du Centre Hospitalier de Thuir, Nicole Schwall, chef de service à l’Association Catalane d’Actions et de Liaisons (ACAL) ont détaillé les objectifs et les modalités d’organisation de la résidence accueil qui a été créée en 2008.

Doté de 30 places, l’originalité de ce dispositif permet à des patients qui étaient institutionnalisés de vivre dans un logement avec un cadre de vie semi-collectif. « Eviter la précarisation du fait du handicap psychique et social et accompagner des personnes souffrant de troubles psychiques chroniques dans la construction d’un projet de logement adapté, tels sont les deux finalités de ce projet » explique Christine Bardez.

L’équipe de la résidence est composée de personnels éducatifs et sociaux recrutés par l’ACAL et de personnels médicaux et paramédicaux recrutés par le Centre Hospitalier de Thuir. « Les résultats sont très bons et encourageants avec une réelle satisfaction des résidents, une seule réhospitalisation de longue durée sur 30 résidents et nous sommes confrontés à une demande que nous ne pouvons satisfaire » a commenté Nicole Schwall.

L’action du Service de Prévention pour l’Insertion du Conseil Général des Pyrénées Orientales

Françoise Illes, directrice des Politiques Sociales au Conseil Général a présenté l’origine de la création et les missions du Service de Prévention pour l’Insertion (SPI). « Le Conseil Général a la charge effective des publics les plus précaires et notamment les bénéficiaires du rSa (24.262 foyers bénéficiaires en mai 2014) ; le SPI intervient auprès de ces bénéficiaires pour lesquels une problématique santé est repérée. Pour l’année 2013, 425 personnes ont bénéficié d’un suivi ce qui correspond à 1 366 entretiens individuels. » a-t-elle détaillé.

Le SPI tisse autour de lui des liens étroits avec ses partenaires, les médecins généralistes et les spécialistes des associations intervenant dans le domaine de la santé, des addictions et de la santé mentale pour mieux coordonner la prise en charge de ces populations. « Face à la réussite de cette action, le Conseil Général envisage de passer à une phase beaucoup plus active et ainsi de développer ce service à l’échelon départemental » a précisé Françoise Illes.

Cohérence Réseau pour l’emploi et la vie sociale

La conférence s’est conclue par une présentation de l’action de l’Association Cohérence Réseau qui intervient dans le champ de la réinsertion professionnelle. Cette association intervient dans l’accompagnement à l’insertion professionnelle, l’accompagnement spécialisé individuel pour les bénéficiaires du RSA et l’accompagnement pour le maintien et l’accès au logement. Elodie Piquet, Psychologue de l’association a détaillé les deux dispositifs liés à l’emploi, l’AIS (accompagnement individuel spécifique) vers l’insertion, en lien avec le SPI (service de prévention pour l’insertion) du Conseil Général et les PPS (prestations ponctuelles spécifiques), en lien avec les principaux partenaires pour l’emploi, et financées par l’AGEFIPH.