Les expositions présentées sur les cimaises du Dôme de Port-Vendres cultivent, si j’ose dire, l’Art de la confusion. Elles s’éloignent trop souvent du critère de qualité que mériterait ce magnifique espace, semant le trouble et la consternation pour l’œil du visiteur averti. Certains m’objecteront :  « …les goûts et les couleurs… » mais cette objection n’a pas de sens, encore moins de fondements. Le mauvais goût existe, il peut commencer d’ailleurs par la mauvaise utilisation des couleurs se déclinant avec les mots vulgarité et médiocrité.

L’Art : donner à ce vocable une définition claire n’est pas facile mais il existe quelques fondamentaux pour donner corps à son architecture. Le premier d’entre eux et de très loin : la technique. Sans technique point de salut: Le travail sur le trait, les couleurs et les formes, les distributions dans l’espace, les profondeurs de champ, les raccourcis, la force du dessin dans les premières ébauches, le choix des supports, l’originalité du traitement… Un artiste doit pouvoir aussi parler de ses apprentissages valorisant son parcours initiatique, parler de son travail, toujours et encore, parler de ses recherches. Méfions nous des ces « petits nouveaux », artistes sexagénaires pour la plupart, se battant la poitrine auréolés de leur incontestable talent et se découvrant une vocation tardive. Ils créent des dégâts collatéraux considérables. Personne ne leur interdit de jouer avec les pinceaux si tel est leur bon plaisir, mais je les exhorte à se contenter d’ exposer dans leur salon, leur salle de bain ou leur cuisine. Qu’ils se gardent bien d’exposer dans un lieu public ! Tout n’est pas Art, on ne peut pas exposer tout et n’importe quoi. C’est bien l’objet de ma sourde colère et de ma consternation.
Il en va de même pour la sculpture, l’écriture, la musique, le théâtre, la photographie, la danse… toutes ces expressions artistiques qui donnent un sens à notre vie parce qu’lles cultivent l’émotion, la sensibilité, la beauté, l’imagination et le rêve, enrichis d’une exigeante recherche de qualité qui doit prendre sa source dans une démarche créatrice sincère.

Il est temps de mettre en place un comité de sélection exigeant un dossier sérieux et étoffé pour que l’ensemble des exposants présente, au dôme de Port-Vendres, des Å“uvres de qualité et que nous n’ayons plus à rougir de certaines impostures”.

Pierre LEBERGER
Conseiller municipal liste « Réussir » Port-Vendres