Le budget primitif 2016 de la Communauté urbaine (CU) Perpignan Méditerranée Métropole, présenté au siège de l’intercommunalité, le jeudi 31 mars  2016, a été approuvé à une très large majorité des conseillers communautaires présents (à l’exception des 8 élus du Front National emmenés par le député européen Louis Aliot qui ont voté contre) et, surtout, à l’unanimité des maires des 36 communes qui composent le territoire de la CU ! Ce budget annuel s’élève à près de 501 millions d’euros et, surtout, il n’y aura pas de hausse des impôts.

Jeudi dernier, en fin d’après-midi, les conseillers communautaires de Perpignan Méditerranée Métropole, réunis sous la présidence du maire de Perpignan, Jean-Marc PUJOL (LR/ Les Républicains), étaient amenés à se prononcer sur un ordre du jour comprenant une trentaine de dossiers, dont le budget primitif 2016, le taux de fiscalité pour l’exercice 2016 et la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) par commune – il y en a 36 dans la Communauté urbaine.

C’est Bernard DUPONT (LR), 2ème vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole en charge des Finances, maire de Canet-en-Roussillon, conseiller régional, qui ouvrait le bal en présentant donc l’ensemble de ces dossiers, tandis que Jean-Marc PUJOL lui emboîtait le pas pour soutenir un autre dossier particulièrement important et très attendu, concernant « l’Opération Berges de la Têt » (il s’agissait d’inviter les élus communautaires à approuver une autorisation de programme/ crédits de paiement AP/ CP), habituellement porté par le sénateur-maire de Le Soler et 1er vice-président de la CU, François CALVET (LR), retenu ce jour-là à Paris.

Jean VILA (PCF), maire de Cabestany, a pris la parole le premier au nom du Groupe des Progressistes (Gauche), pour d’abord rappeler qu’il avait été opposé au passage de la Communauté d’agglomération (PMCA) en Communauté urbaine (CU), mettant l’accent sur ce qui à ses yeux constitue des sacrifices infligés aux citoyens dans la gestion de certains services publics pourtant indispensables à leur quotidien.

Puis il a souligné « Que le vote du budget dans une collectivité est un moment essentiel de la vie démocratique car il permet de valider des projets, de même qu’il permet de débattre sur le fond et la forme. Je regrette toutefois que les citoyens ne soient pas associés plus directement à la méthode, ce qui me fait dire qu’ils subissent de plein fouet l’austérité à cause de la baisse des dotations en provenance de l’Etat. A l’avenir, nous devrons être d’ailleurs plus qu’imaginatifs pour faire face à cette pénurie ! ».

Jean VILA, ne mâchant pas ses mots, droit dans ses convictions comme d’habitude, a également fait un come-back « sur la gestion hasardeuse des années passées, où l’on n’a pas toujours pris en compte un certain nombre de réalités », dénonçant « cette Agglo qui était devenu un simple tiroir-caisse pour les amis politiques. Le marketing territorial était le maître-mot pour faire valider des projets qui n’avaient aucun intérêt communautaire ».

Aujourd’hui Jean VILA, avec la nouvelle gouvernance, reconnaît « des avancées que je tiens à souligner, les dérives financières que je dénonçais à l’instant commencent à être corrigées et là c’est une satisfaction de ma part et du Groupe que je dirige. Satis faction dans le changement de méthode, que j’ai noté depuis 2 ans, qui considère la diversité des points de vue comme une richesse et non comme un handicap ! Ce sont tous ces signes qui nous encouragent, nous élus du Groupe Progressiste, à amplifier notre participation à vos côtés M. le Président et c’est pour cela que nous approuverons votre budget ».

Jean-Marc PUJOL a salué cette démarche : « Je vous remercie M. VILA. Je voudrais juste rappeler que cette austérité que vous venez de pointer du doigt elle nous vient d’un Président de la République que vous avez soutenu, que vous avez élu, ce qui n’est pas mon cas ! Vous venez d’évoquer la proximité que doivent avoir, entretenir en permanence, les élus avec leurs concitoyens. Vous avez raison. et je souscrits pleinement à vos propos que je fais mien si vous me le permettez. Cette proximité est essentielle. Je vous fais la promesse d’en être le gardien. Je n’ai envisagé cette proximité comme un outil politique, mais comme un outil au service du territoire. Toute mon action réside dans le dialogue, la concertation, le débat contradictoire et la transparence ; une transparence que je veux absolue ! Le signe que le Groupe Progressiste approuve le budget 2016 constitue à mes yeux un élément de confiance que je prends dans l’intérêt général. Je compte bien travailler avec tout le monde, avec toutes celles et tous ceux qui partagent nos valeurs républicaines ; mon parti ici c’est le vivre ensemble sur notre territoire et ce positionnement transcende les clivages ».

Louis ALIOT, le boss des 8 élus FN-RBM qui siègent à la CU, est intervenu pour prendre ses distances : « J’ai écouté attentivement M. VILA, comme quoi tout arrive !, et je vois bien qu’il y a là un accord de gestion de l’exécutif entre la Droite et la Gauche… Cet accord vient d’être scellé sous nos yeux (…). Si, M. PUJOL, vous êtes assis à la place que vous occupez aujourd’hui, c’est grâce au retrait du Parti Socialiste, il en est de même pour un certain nombre de conseillers départementaux, de droite ou de gauche d’ailleurs. Ce sont les retraits des uns qui ont permis l’élection des autres. On voit bien, M. le Président, qu’il y a une collusion entre vous., entre Les Républicains, les Communistes et les Socialistes !  Nous, notre force, c’est que sans alliés, nous pesons aujourd’hui 46% des suffrages exprimés sur le territoire de la Communauté Urbaine. L’étape suivante sera de prendre un certain nombre de mairies et même le Département ! (…) ».

Jean-Marc PUJOL a balayé d’un revers de manche les propos de Louis ALIOT : « Vous n’êtes pas ici à l’Assemblée Nationale M. ALIOT ! Vous vous trompez de lieu et donc de débat, mais on vous sait coutumier du genre ; vous racontez et vous écrivez n’importe quoi. J’ai eu sous les yeux votre prospectus que vous avez distribué dans les boîtes-aux-lettres des Perpignanais.  Vous donnez des leçons à tout le monde, vous êtes un politicien professionnel. Vous nourrissez l’anathème, le mensonge… et jusqu’à la délation puisque vous allez jusqu’à inciter les habitants à dénoncer des actes… Cela me rappelle hélas de mauvais souvenirs, je dois vous le dire en face M. ALIOT. Dans la logique de votre parti, les sous-entendus et les approximations sont la colonne vertébrale de votre programme (…) ».

Après ses passes d’armes, le budget 2016 a donc été approuvé à une large majorité par les conseillers communautaires (et à l’unanimité des 36 maires de Perpignan Méditerranée Métropole, élus de Droite, de Gauche, du Centre et Non-Inscrits confondus !). Seul le Front National a voté contre.

La R.