Il est un fait indéniable dont les candidats aux prochaines élections municipales, sur Perpignan, devront tenir compte au risque d’être dépassés, “ringardisés”, distancés : c’est la présence systématique, pour ne pas dire quasi-quotidienne, de Me Louis Aliot, conseiller régional des P-O et tête de liste Perpignan Ensemble, dans les médias locaux et surtout nationaux. On le voit encore avec les Universités d’été du Front National (FN) qui ont lieu actuellement à Marseille, dans le département des Bouches-du-Rhône.

A l’évidence, les trois ténors qui composent l’actuel triumvirat à la tête du FN au plan national – Marine Le Pen, sa présidente, Louis Aliot et Florian Philippot, les deux vice-présidents – se sont bien partagés les interventions médiatiques ; et ce à l’inverse de Jean-Marie Le Pen qui lorsqu’il dirigeait le FN était seul maître à bord face aux télés, radios, journaux et médias numériques divers.

Cette situation de “direction partagée”, voulue par Marine Le Pen “afin de permettre au FN d’être en permanence présent sur le terrain médiatique à n’importe quel moment (…)”  – autant il est difficile de joindre vingt-quatre heures sur vingt-quatre une seule personne, autant avec trois interlocuteurs cela paraît beaucoup plus facile – donne certes une image plus souple, plus transparente, moins autoritaire, moins sectaire, de la gouvernance du mouvement FN ;  elle procure surtout par les temps électoraux qui courent (à six mois des “municipales” et à huit mois des “européennes”) une tribune à ses dirigeants engagés dans les combats électoraux.

Ainsi, par la voix de BFMtv, ce week-end, cela a permis au compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, de placer Perpignan, la ville où il se présente sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine (RBM) à la tête de la liste Perpignan Ensemble, à de multiples reprises dans les conversations, et d’en faire selon lui l’une des citadelles françaises de plus de 50 000 habitants “prenable” lors des prochaines élections municipales (mars 2014), alors même que Florian Philippot dans son analyse avait oublié de citer le chef-lieu du Roussillon…

Me Jacqueline Amiel-Donat (tête de liste Divers-gauche), Jacques Cresta (pour le PS et le PCF)… et Jean-Marc Pujol (UMP), maire sortant candidat à sa propre succession, devront tenir compte de cette situation médiatique particulière qui place Louis Aliot au-dessus de la mêlée locale.

Louis Aliot sait gérer son temps de parole. Il en use et en abuse à bon escient, au point de “nous” faire oublier qu’une élection municipale c’est avant tout une… équipe ! Que sait-on, à ce jour, des gens qui l’entourent ? Très peu de choses. Mais peu importe, l’étiquette “RBM”, sur Perpignan, lui assurerait (de sources concordantes) déjà une part du gâteau électoral qui fait rêver : 25 à 30% !

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, qu’on soit pour lui ou contre lui, Louis Aliot sait tirer son épingle du jeu à cause du séisme que traverse la presse traditionnelle du fait du poids grimpant du numérique (Internet, réseaux sociaux, etc.). La dispersion des supports, l’accélération du cycle de l’information centré sur le scoop immédiat (…), créent de nouvelles habitudes, de nouvelles attitudes, tant chez les professionnels des médias que dans l’opinion publique. Louis Aliot parait en avoir saisi les enjeux, en tout cas il privilégie ses interventions et plans média par la voie des communiqués de presse, des conférences de presse subites, moins propice aux échanges de fond dans lesquels ses adversaires semblent y perdre leur latin (leur catalan en l’occurrence). C’est ainsi que depuis des mois, le vice-président du FN arrose la planète médiatique perpignanaise. Même les blogs locaux qui lui sont le plus farouchement opposés reprennent en chÅ“ur l’intégralité de ses communiqués qu’ils avalent prêt-à-mâcher sans broncher !

Récemment, dans l’entourage de Louis Aliot, l’un de ses supporters perpignanais faisait remarquer : “Il n’a plus vraiment besoin de la presse locale pour passer ses messages, tellement il s’est créé un solide réseau de passeurs d’information”