La réunion qui s’est tenue mercredi soir, au stade Aimé-Giral, à l’initiative de l’association Les Amis de Catalogne/ Els Amics de Catalunya, a rassemblé près de 200 personnes.

Me Pierre Becque, Raymond Brunet et Fabien Cantagrill, à l’initiative de cette rencontre citoyenne, ont permis aux participants d’accéder à un certain nombre d’informations concernant les institutions de la Catalogne du sud, ainsi que sa capacité financière.

Me Pierre Becque, ancien maire de Banyuls-sur-Mer et ex conseiller régional, a rappelé les compétences d’ores et déjà assumées par la Generalitat de Catalunya à Barcelone, précisant que “seules l’armée, la monnaie et la politique étrangère restaient de la compétence de l’Etat espagnol. Le futur Etat n’envisageant en aucun cas une sortie de l’euro, la Défense constituant un élément ayant vocation à s’européiser pour être efficace et les relations étrangères, un domaine déjà largement investi par les institutions catalanes, du fait de la présence de structures dans certaines capitales européennes, l’effort institutionnel de transformation de région en Etat ne constitue en aucun cas un obstacle insurmontable (…)”.

Par ailleurs, il a également souligné les implications fiscales d’un détachement de l’Etat espagnol pour la Catalogne. Chaque seconde, l’Espagne retient 500 euros sur les deniers perçus sur le territoire catalan. Le budget d’une Catalogne pourvue d’un Etat lui permettrait donc largement d’assumer les compétences qu’elle exerce déjà avec son budget actuel.

A été posée la question du boycot des produits catalans par l’Espagne. La réponse a été apportée par Raymond Brunet qui a précisé que “près de 50% du chiffre d’affaires des entreprises catalanes était déjà réalisé hors marché espagnol (…)”.

L’assemblée s’est largement exprimée favorablement à la création d’un Etat catalan, considérant “qu’il s’agirait là d’un avantage non négligeable pour notre territoire”.

En effet, selon les organisateurs de cette réunion publique, “les règles fiscales fixées par Barcelone permettraient de réduire les disparités, causes de concurrence parfois qualifiée de déloyale, entre le département des Pyrénées-Orientales et la Catalogne (…). Par ailleurs, la voix d’un Etat pèse infiniment plus auprès des institutions européennes que celle d’une région (…)”.

Pour les organisateurs de cette soirée, “la qualité du débat et des interventions était au rendez-vous”. Me Miquel Maillol, ancien député, indiquant que “la dynamique territoriale engendrée par la création d’un Etat ne pourrait que profiter au Roussillon” ; Jean-Paul Alduy (UDI), président de l’agglo PMCA,  considérant de son côté que “le TGV ne s’en verrait que plus vite réalisé et les investissements, notamment ceux du port de Barcelone, auraient été grandement facilités par l’existence d’un Etat catalan (…)”.

Me Pierre Becque précisait d’ailleurs en introduction que “la Catalogne était au 5ème rang des régions européennes et que cette proximité devait également profiter au Roussillon”.

André Bordaneil, maire de Maureillas Las Illas, soulignait “la possibilité d’une coopération accrue et facilitée du fait de l’existence d’un Etat catalan”.

Raymond Brunet insistait sur “la nécessité d’accroître les initiatives actuelles en matière d’échanges entre les syndicats de chefs d’entreprise de part et d’autres des Pyrénées afin que les entrepreneurs des P-O puissent devenir les partenaires privilégiés de leurs homologues catalans”.

Brice Lafontaine rebondissait sur ces propos en indiquant “qu’il fallait absolument développer les lieux d’échanges afin que les commerçants puissent s’entendre sur les périodes de soldes, les heures et jours d’ouverture afin que l’effet concurrentiel soit bénéfique et non handicapant comme actuellement”.

Jordi Vera, secrétaire départemental du CdC, conseiller municipal d’opposition de la Ville de Perpignan, a rappelé que “le gouvernement catalan actuel tenait à développer des liens privilégiés avec le Roussillon considéré comme une partie du Pays catalan”.

Me Annabelle Brunet, conseillère régionale du Languedoc-Roussillon, a souligné “la dynamique d’ouverture qui préside à la volonté de création d’un Etat catalan, le fait d’être Catalan ne résultant pas de la naissance ou de la maîtrise de la sardane mais bien de la volonté d’un projet partagé (…)”.

Parmi les participants, on relevait la présence de : Jean-Luc Valls, entrepreneur de BTP ; Jean-Jacques Vila, expert-comptable ; Jean-Jacques Planes, BTP ; Yves Porteix, maire de Sorède ; Marc Badia, président de l’Office municipal d’animation d’Argelès-sur-Mer ; Eric Forcada, entrepreneur culturel ; Me Brigitte de Sars… et Sergi Lopez, acteur barcelonais à la réputation internationale, qui se produisait ce soir-là au théâtre de L’Archipel.

– Infos pratiques et adhésion à l’association : amicsdecatalunya@gmail.com