C’est sur le thème « Migrations et droits de l’enfant » que l’AGAUREPS-Prométhée organisait une conférence / débat ce mercredi 22 novembre à Perpignan à la salle des Libertés. Le secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée, Francis DASPE, avait invité Mickaël IDRAC à intervenir sur le sujet. L’orateur, doctorant en sociologie à l’université Paris-Descartes et rattaché au Centre « Population et Développement », a travaillé sur le rapport entre migrations internationales et éducation sur des terrains tant nationaux (Calais) qu’internationaux (Thaïlande, Liban, Grèce, Macédoine, Serbie). 

Il débutait en indiquant la diversité des flux migratoires actuels : conflits, pauvreté, déficit démographique du continent européen. « Les migrations actuelles ont changé de nature par rapport à celles des décennies précédentes : aux migrations de travailleurs ont succédé des flux de personnes instruites, en bonne santé et davantage qualifiées ». Il expliquait comment par la déstabilisation d’Etats comme la Libye s’était mis en place un véritable « commerce de la migration » faisant la fortune de passeurs peu scrupuleux.

Le fonctionnement d’une éducation en situation d’urgence dans les camps pare au plus pressé tout en cherchant à adopter une vision globale et concertée des problèmes des réfugiés. Elle se heurte au flou artistique des textes officiels et à des situations de concurrence préjudiciables. De nombreuses promesses ne sont pas tenues par l’Union Européenne. « Il y a des contradictions dans les politiques migratoires européennes qui se déclarent protectrices en un territoire ostensiblement multiculturel tout en entretenant des moyens légaux de violer les textes internationaux relatifs aux droits de l’enfant et notamment au droit à l’éducation », argumentait Mickaël IDRAC.  

Il concluait en estimant qu’il n’y a pas de « crise des réfugiés », mais plutôt une « crise de l’asile ». « De quelle Europe voulons-nous ? Où acceptons-nous de mettre le curseur des droits de l’Homme ? Voilà les véritables enjeux posés par la question des migrants et des droits des enfants », indiquait-il.

Francis DASPE se félicitait de la qualité de la réflexion collective avec l’assistance qui vit témoignages d’acteurs de terrain et réflexions géopolitiques se conjuguer. « C’est conforme à la raison d’être de l’AGAUREPS-Prométhée de fonctionner en intellectuel collectif ».