Les députés sarkozystes ont exprimé mardi leur inquiétude de voir les investitures pour les élections législatives de juin 2017 rebattues si Alain Juppé décidait, au cas où il gagnerait la primaire, de réserver des circonscriptions aux centristes.
“On ne tient pas une majorité si on n’a pas une majorité absolue au sein d’un seul groupe”, a mis en garde Christian Jacob, président des députés Les Républicains, lors de la réunion hebdomadaire du groupe LR à l’Assemblée, selon des participants.
Pour sa collègue Anne Genevard (Doubs), “c’est un problème si Alain Juppé ne se sent pas engagé par les investitures”.
Sur la même ligne, Olivier Marleix (Eure-et-Loir) a affirmé que soulever cette question était “un débat légitime. L’alliance avec l’UDI, ce n’est pas un petit sujet. Il ne faudrait pas s’interdire d’avoir la majorité absolue”, a-t-il dit.
L’inquiétude des élus sarkozystes s’est manifestée après les propos tenus par le maire de Bordeaux lundi sur Europe 1. Alors qu’on lui demandait si les investitures seraient revues à l’issue de la primaire (s’il gagnait), l’ex-Premier ministre a répondu: “Évidemment. D’abord, elles ne sont pas définitivement adoptées. C’est un conseil national du mois de décembre qui doit les adopter”.
“Aujourd’hui, il y a 577 candidats LR investis dans 577 circonscriptions, on va avoir une majorité demain composée à 100% de députés LR ? Ça n’a naturellement pas de sens. Si nous ne nous mettons pas d’accord avec nos alliés du centre, qu’est ce qui va se passer ? Eh bien, c’est le FN qui sera l’arbitre entre nous au deuxième tour des législatives”, a-t-il prévenu. “Donc, il va falloir évidemment rediscuter de ces investitures”.
Dans un communiqué, Christian Estrosi, président de la Commission nationale d’investiture (sarkozyste), a vivement réagi, affirmant qu’il était “faux d’affirmer que 577 circonscriptions (aient) été attribuées à des candidats Républicains”, puisque “25 ont été réservées à des candidats UDI sortants”.
“Revenir sur les investitures attribuées remettrait immanquablement en cause les règles fixées par les statuts du parti, annihilerait l’important travail accompli par tous les membres de la CNI et mettrait à mal l’action des candidats investis qui travaillent depuis des mois dans leur circonscription”, écrit M. Estrosi.
Pour sa part, Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire, a plusieurs fois averti, faisant allusion au MoDem de François Bayrou, qu'”une alternance qui serait fondée sur des accords politiciens avec des élus qui ont permis l’élection de François Hollande, ne serait pas une alternance”.