L’hommage d’André Bonet, président du CML (Centre Méditerranéen de Littérature) : « Ses derniers mots, ce sont des mots pour demain »

“J’ai connu Christian Bourquin, fin des années 80, du temps où il travaillait auprès de Georges Frêche, maire de Montpellier. C’est de cette époque qu’est née une amitié sincère qui ne s’est jamais démentie avec le temps. L’amitié est toujours une expérience de rencontre, d’une paix plus que d’une ressemblance. Derrière une apparence réservée, que certains qualifiaient de brutale, Christian était un homme de cÅ“ur et de fidélité à ses amis. Lorsqu’il est devenu  Président du Conseil Général des P-O en 1998, il a fait de l’action culturelle une de ses priorités. Pour ce qui est du CML, il aimait beaucoup le prix Méditerranée, et nous a demandé de créer deux autres prix locaux, l’un à destination des lycéens et l’autre en direction des écrivains roussillonnais. Il est également à l’initiative de la Féria du Livre de Millas, mise en place il y a déjà 16 ans. Lors de notre dernière rencontre le 9 août dernier, pour la remise du prix Féria à Alain Montcouquiol, il a évoqué dans son intervention, avec une émotion non dissimilée,  le sens de la vie, l’importance du partage, la fidélité à ses valeurs et la mort… J’ai vécu cet instant bouleversant, le cÅ“ur meurtri, car comment ne pas l’interpréter comme un discours d’adieux, surtout que son apparence nous donnait les plus vives inquiétudes. Christian est resté debout, courageux  jusqu’à la fin. Ses derniers mots, ce sont des mots pour demain. Des mots pour tous. Des mots qu’il a prononcé, calmement, avec dignité, comme apaisé dans la douce lumière du Roussillon, car à l’évidence il savait qu’il vivait-là son dernier été. A ses enfants et sa famille, le CML exprime sa tristesse et ses plus profondes condoléances”.