Clause « Molière » : le problème ce n’est pas la langue, c’est le dumping social.

Voilà que certains élus de droite sortent de leur chapeau l’obligation qui serait faîte aux salariés venant travailler en France de maîtriser la langue de Molière.

L’absurdité de cette proposition clairement discriminatoire étonne tant les salariés ont toujours traversé les frontières dans un sens ou dans l’autre pour aller travailler. Nous connaissons bien cela dans notre département.

Le problème n’est pas dans la langue parlée. Le problème pour les salariés français et étrangers, mais aussi pour les petites entreprises et artisans de notre département, c’est le dumping social généralisé.

La droite et le parti socialiste, au nom du libéralisme économique, ont voté les traités européens qui imposent la concurrence et la compétition à tous les niveaux. Ils sont comptables de cette situation de tension. Le grand patronat européen voyait, avec la circulaire sur les travailleurs détachés, l’opportunité de tirer encore les salaires et les droits sociaux de tous les pays vers le bas, sans se soucier du risque que cette « concurrence » fasse des dégâts sociaux dramatiques et favorise les tentations de replis.

Voilà où nous en sommes.

Il faut maintenant revenir sur cette circulaire des travailleurs détachés et intégrer des clauses sociales dans les marchés publics.

Alors que l’édition des cartes professionnelles sur les chantiers va dans le bon sens, il faut maintenant faire respecter le droit : mettons un terme à l’hémorragie d’inspecteurs du travail qui ont diminués de 10% depuis 2012. Pour tout le département, nous n’en avons plus que 20, il en faudrait 5 fois plus.

Voilà les réponses à apporter d’urgence plutôt que de lever les salariés français et étrangers les uns contre les autres à des fins électoralistes”.

 

Rémi LACAPERE

Conseiller départemental PCF, président de la commission Commerce et artisanat.