Jeudi 2 février 2012, le très médiatique avocat marseillais Gilbert Collard, qui préside le comité de soutien de Marine Le Pen (Front national) candidate à la prochaine élection présidentielle, a dévoilé une liste de personnalités qui ont rejoint le FN…

Entre Pierre Lartigue, triple vainqueur du rallye Paris-Dakar et Marc Desgorces-Roumilhac, directeur des Ressources humaines du Groupe de presse Marie-Claire, on rencontre Jacques Clostermann, fils d’un Compagnon de la Libération, Pierre Clostermann.

Pierre Clostermann, né le 28 février 1921 à Curitiba (Brésil), est décédé le 22 mars 2006 à Montesquieu-Des-Albères (canton d’Argelès-sur-Mer), où il s’était retiré. Surnommé le “Premier chasseur de France” – il était le plus grand As français de la Seconde guerre mondiale avec 33 victoires homologuées par l’Armée de l’Air… – Pierre Clostermann a été fait Compagnon de la Libération avant de devenir un homme politique (élu pour la première fois à l’âge de 25 ans il devient le plus jeune député de France… il est ensuite réélu huit fois au parlement !), un écrivain et un industriel.

Son fils, Jacques Clostermann, alors pilote de ligne à Air Inter, s’est présenté aux élections législatives des 21 et 28 mars 1993 sur la 4ème circonscription des Pyrénées-Orientales, sous l’étiquette du CNIp (Conseil national des indépendants et paysans, à l’époque), avec pour suppléant Jean-Michel Barlet, conseiller municipal de Céret. Cette année-là, 11 candidats étaient présents sur cette 4ème circonscription : Henri Sicre (pour le PS), avec comme suppléant René Olive (déjà maire de Thuir et conseiller général) ; Jordi Vera (ERC) et Univers Bertrana ; Michel Parrat (Les Verts/ Génération Ecologie) et Edwige Pia ; Jean Madrénas (UDF-RPR) et Edouard Chillon ; Jean Rède (Gaulliste dissident) et Christian Galy ; Jacques Clostermann (CNIp) et donc Jean-Michel Barlet ; Jean-Pierre Tavernier (Parti des Travailleurs) et Emma Diaz de Begar ; Madeleine Verdier (Union nationale des Ecologistes pour la Défense des animaux et le Mouvement universaliste) et Alice Sauve ; Roland Monells (secrétaire fédéral du PCF) et Jacques Majester ; Bernard Cholet (LCR) et Antoine Bernabeu ; Gérard Monterrat (FN) .

A l’époque, c’est un certain Bruno Delmas – le même qui tentera sans succès, près de vingt ans plus tard, en novembre 2010, de prendre la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Perpignan et des P-O – qui s’occupe de la campagne électorale de Jacques Clostermann.

Les observateurs locaux s’interrogent sur la présence de “l’honorable Clostermann” – Qui a pourtant déjà des accointances avec le secrétaire départemental du FN d’alors, Jean-Louis de Noëll… et une accolade très médiatisée avec Charles Pasqua lors de son meeting à Perpignan ! – “dans ce jeu de quilles ?” (…).
Sauf que celui, le “sous-marin” du RPR (Jacques Clostermann), à qui on attribuait un maximum de 500 voix (en ramassant les militaires à la retraite et les archéo-gaullistes, entr’autres), va en capter près de dix fois plus ! Il est vrai qu’entre temps il va y avoir la déflagration de la bombe sous les fesses du candidat Jean Madrénas, maire de Bages, alors que celui-ci s’installe au volant de sa voiture en quittant la mairie d’Elne où il avait participé à une réunion… Tout cela va quelque peu concourir à désorienter une large partie de l’électorat des droites en présence.

Au soir du 1er tour, Jacques Clostermann est éliminé : l’inconnu de la 4ème circonscription, dont on se demande ce qu’il est venu faire dans ce “Grand Cirque” de la politique à la sauce catalane, arrive tout de même en 4ème position, avec 4 441 voix (9,62% des suffrages exprimés), derrière : Jean Rède (5 952 voix/ 12,89%) ; Jean Madrénas (6 180 voix/ 13,38%) ; et Henri Sicre (11 062 voix/ 23,95%).