“Nous aurions pu croire que les élections passées, la tension retombée, la sérénité allait redevenir le maître mot de la vie de tous les jours dans notre village. Que tous, nous allions retrouver notre sang froid. Malheureusement, il en n’est rien et nous serions tentés de dire bien au contraire. Ceci d’autant plus que cette nervosité exprimée émane de ceux qui ont été élus. Alors pourquoi ? En effet, dans un feuillet distribué, les diatribes ne manquent pas pour tirer sur tout ce qui bouge comme pour écarter un vol d’étourneaux qui finalement revient toujours.

C’est ainsi que nous pouvons vérifier une fois de plus cette maxime douloureuse : « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi ». Bien sûr, la majorité a été mince mais cela ne peut pas justifier une telle intransigeance, un tel fanatisme. D’autant plus que le mot d’ordre du conseil municipal en place semble être celui du rassemblement le plus large.

Mais alors, avec qui vont-ils construire ce rassemblement étant donné que seulement une moitié de la population leur a accordé leurs suffrages ? Nous ne relaterons pas les propos tenus dans ce folio tant ils ne méritent que le mépris et n’ont d’intérêt pour personne mis à part peut-être pour celui qui en a été le rédacteur.

Les responsables d’Ouillade n’en permettraient pas la parution et ils auraient bien raison. Cependant, quelques précisions sur ce qui semble être un sarcasme lorsque l’on surnomme une personne d’apôtre.

Si nos souvenirs sont bons, Marcellin Albert qui a été à l’origine de la révolte des viticulteurs en 1907, a été affublé de ce surnom. Jean Jaurés lui, été surnommé l’apôtre de la paix. Martin Luther King, l’apôtre de la non-violence. En fait, ce qui pourrait paraître comme une offense, peut se transformer en une sorte d’hommage rendu à la personne concernée. Arrêtons sur ce surnom car pour le porter il faut l’avoir mérité. Nous pensons en vérité que le rédacteur de ces propos violents a remis sa carabine en bandoulière et est reparti vers des lieux plus cléments pour son dogmatisme. Comme le souligne Frédéric Gonthier dans la revue du projet n° 35 du mois de mars, l’intolérance, car il est bien question de cela, est en très nette avancée à droite. Au contraire, elle serait en diminution régulière à gauche. Pour en finir avec ce passage douloureux de la vie de notre village qui nous l’espérons s’arrêtera là, un mot d’humour tout de même. Porter un chapeau pointu à la place d’un béret qui était la coiffe de nos anciens, peut prêter à sourire, mais s’affubler d’un bonnet d’âne, cela rend triste jusqu’aux larmes”.