« Dieu est Dieu, Arago est plus que Dieu ».

“Voilà ce que disaient nos anciens sur la place du village. Républicains, certainement. Attachés aux idées de progrès, indéniablement. Les temps ne sont plus les mêmes mais les idées demeurent contre vents et marées. Il n’y a que les malentendants, les aveugles, pour ne pas entendre, pour ne pas voir, pour ne pas s’apercevoir de cette faculté à résister, à ne pas plier devant l’adversité. Comme tous les ans Estagel, les 30, 31 août et 1er septembre honore François Arago par des festivités qui dépassent les bornes du village. C’est l’occasion de réunir la famille lorsque cela est possible, de se retrouver entre amis. Certes, ces simples choses de la vie ne sont plus comme avant pour de multiples raisons. Mais elles existent et s’expriment de différentes façons.

Ainsi, les enfants sont toujours attirés par les forains qui s’installent. Pour eux comme pour les générations précédentes, ce monde plein de mystères exprime le voyage, le rêve, la Liberté d’aller et venir aux rythmes des fêtes, des saisons. Pour les plus âgés, principalement les viticulteurs, la fête Arago est la dernière pause avant les vendanges. Pour tous, c’est la fin des vacances, la reprise du travail placée cette année sous le signe de la confusion la plus complète. D’ailleurs ceci ne présage rien de bon pour les ménages, la relance de la consommation, de l’économie. C’est l’occasion aussi de se retrouver à la promenade des platanes pour commenter les derniers événements. Pour se préoccuper de la bonne santé de l’un ou de l’autre. Des changements où pas intervenus dans la commune. De l’avancement où pas des projets portés par les candidats aux dernières élections. Et puis, il y a les « pince sans rire ». Ceux qui, voyant depuis plusieurs années, des sportifs honorés à juste titre lors de la fête, n’hésitent pas à franchir le pas en se pausant la question :  « Est-ce que François Arago aurait joué dans l’équipe à XIII d’Estagel ? ». Certains n’hésitant pas à ajouter qu’il aurait même joué talonneur. D’autres pensent que pour honorer des sportifs, il faudrait utiliser la belle fête des sports. Simple question de bon sens nous semble t’ il.

Comme tout un chacun le sait, François Arago était un scientifique doublé d’un homme d’État. Nous pouvons ne pas être d’accord sur son parcours politique parfois controversé. La discussion est loin d’être clause sur ce sujet, mais une chose est certaine : François  Arago a inondé son siècle par ses recherches, par ses positions, par ses actes.

Ces mêmes « pince sans rire », pensent que la meilleure façon de l’honorer, serait peut-être, d’envisager autour de la fête, des interventions de divers scientifiques qui viendraient nous éclairer toujours plus sur ces travaux. Des historiens pourraient évoquer sa personnalité politique qui fût de premier plan au niveau national, international. Dans les années futures, immanquablement, après avoir fait le tour de la vie de F. Arago et de sa famille, la réflexion porterait vers une meilleure connaissance de notre pays : le Pays catalan. Là, est une ouverture vers une immensité de connaissances à mettre à la portée de tous.

Aller dans ce sens, serait sûrement perpétuer cette parole avec tout ce qu’elle peut représenter y compris philosophiquement parlant: « Déu es Déu, l’Arago es mes que Déu » et s’ inscrire dans une démarche de vulgarisation de notre passé commun, de notre histoire”.