Certes, il est question d’une décision de justice prise par la Cour d’Appel Administrative de Marseille (Bouches-du-Rhône), qui vient d’arrêter l’exploitation de la dite carrière de marbre blanc. Certes et sans conteste, la faune et la flore de cette contrée sont impressionnants par leur richesse, leur diversité.

Certes aussi, la vallée de l’Agly est l’une de celle qui souffre le plus du manque d’emploi. Où les revenus sont très bas. Où beaucoup de retraités, actifs, au chômage et autre, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette décision entraîne la suppression de 80 emplois sans prendre en compte ceux induits par cette activité.

Succès ou échec ?

Les pourfendeurs de l’activité de cette carrière pourront certainement se féliciter de leur obstination. Nous ne remettrons pas en cause le fondement de leur combat que nous pensons très louable. Nous sommes dans un pays où encore, chacun est libre de prendre les engagements qu’il juge opportun. Dans ce sens, nous respectons celles et ceux qui ont mené un combat procédurier pour la fermeture de l’activité.
Par contre, l’échec est du côté des élus qui sont restés muets sur cette situation qui vient aggraver le chômage, la précarité. Il est du côté de ceux qui se réclament comme les fervents défenseurs de l’emploi. Ceci d’autant, à la suite de la fête de « l’Huma » qui a remporté un franc succès il est bien vrai. Il est vrai aussi, que le responsable local du PCF, a été a l’initiative d’une pétition s’élevant contre les nuisances de la société Nobel Clad. Cette dernière, verra son activité délocalisée en Allemagne dès le début de l’année prochaine. Résultat : 25 emplois perdus. Nous avons eu l’occasion de rendre compte de cette situation dans ces mêmes colonnes le 5 mars 2018.
Mais où va-t-on ? La vallée de l’Agly, est-elle destinée à devenir le désert économique du département ? N’y aura-t-il aucun politique de quelques bords que ce soit pour s’insurger d’une telle situation ?

Dans les années 90, des luttes ont sauvé les carrières

C’était un autre temps, ou la première force politique du Fenouillèdes, le PCF, avait pris fermement position. Le Conseiller général, alors maire d’Estagel, Antoine SARDA, avait appuyé de toutes ses forces la démarche politique. Elle consistait à estimer que dans ce coin du département, nous avions besoin de toutes les ressources possibles, imaginables. Cela passait par l’escalade, le tourisme, l’aigle de Bonelli, les carrières et la vigne.
Est-ce qu’à ce moment-là, les hommes et les femmes qui ont mené cette lutte pour le maintien de l’activité étaient plus courageux, vaillants ? Nous ne pensons pas. Par contre, ils étaient épris dans le plus profond de leur âme, de justice devant l’emploi, devant le droit à la vie de nos communes rurales. Ils étaient profondément attachés à leur patrimoine. Leur accent raisonne encore. Ils étaient viscéralement attachés à la première des richesse, les femmes et les hommes occupant le territoire. C’est à ce titre, que la pression populaire organisée, a fait reculer les mauvais coups.

L’aigle de Bonelli toujours en place

Dernièrement, avec l’annonce de l’arrêt du parc éolien, nous apprenions que cet abandon était basé sur des problèmes environnementaux dont l’aigle de Bonelli fait partie. C’est donc que ce rapace occupe encore l’espace, ce dont nous nous félicitons. Il est la preuve, que des mesures peuvent être prises pour protéger l’environnement sans nuire pour autant à l’emploi. C’est ce qui avait été réalisé en son temps. Pourquoi pas aujourd’hui ?
Il est clair dans le même temps, que ceux qui doivent payer les frais occasionnés par la protection de l’environnement, sont ceux qui vont réaliser des profits dans l’exploitation de la carrière.
Alors, élus du Fenouillèdes, hommes et femmes prétendument au service des populations, vous ne ferez que votre devoir en suivant les traces de ceux qui vous ont précédés. Chiche !

Joseph JOURDA.