Nicolas Garcia, ancien maire d’Elne, actuel vice-président du Conseil Départemental, dirigeant du Parti Communiste Français dans les Pyrénées-Orientales, nous communique avec prière d’insérer :

“Dans son communiqué de presse sur la grève qui sévit à Elne depuis plus d’un mois le maire d’Elne met en cause l’Opposition municipale. Je considère que ce communiqué m’oblige à répondre au nom des cinq élus du groupe communiste – socialiste – citoyen.

Cette municipalité et son maire n’assument rien, elle rend toujours responsable l’ancienne de ses échecs. Echec dans la gestion, échec dans les relations avec la population, échec avec les employés communaux…

Disons le d’entrée, il faut bien mal connaître la CGT et les agents grévistes pour imaginer qu’ils puissent être manipulés par un quelconque groupe politique. Je tiens à le dire aussi, je me suis rendu une seule fois au rassemblement des grévistes et notre groupe a proposé, parce que c’est un problème qui concerne tout le conseil municipal, que la question de la grève soit à l’ordre du jour ordinaire du conseil municipal. Le maire a refusé et nous n’avons pu intervenir qu’en questions diverses et encore dans le cadre d’un débat limité par celui-ci (tout cela est naturellement vérifiable sur les PV et enregistrement).

Voilà en tout et pour tout « la manipulation » dont nous pouvons être accusés.

En vérité ce qui arrive est la faute du maire et de son adjoint au personnel qui font régner une pression terrible sur les agents de la commune depuis trois ans, au point qu’au moins dix d’entre eux, sans doute plus, ont quitté la mairie parfois après une période de dépression nécessitant pour certaines et certains une hospitalisation. Cela a même été le cas pour des cadres recrutés par l’actuel maire. Il n’y a jamais eu autant de cas de contentieux au tribunal administratif, autant de demandes d’aide fonctionnelle, autant d’arrêts maladie, autant de demandes de mutation en mairie d’Elne !

Je pourrais rajouter quelques cas qui ont fait la une des journaux comme le licenciement et l’éviction de son logement de fonction de l’ancienne concierge de l’Espace Gavroche avec sa fille handicapée, à l’époque la préfecture, la présidente du Conseil Départemental avaient dû intervenir pour calmer les « ardeurs » de la majorité municipale. N’importe quel journaliste un peu avisé peut vérifier ces faits avec une simple enquête.

Il y a en mairie d’Elne aujourd’hui de la souffrance au travail avérée. J’en veux pour preuve que le conflit entre les agents et la mairie porte essentiellement sur des questions de dignité humaine et de respect, la part des revendications sociales est minime. D’ailleurs cela transpire dans le traitement même du conflit.

D’où vient le problème ? Monsieur le maire, comme la loi l’y oblige dès qu’un préavis de grève est déposé, aurait du recevoir une délégation de grévistes. Or, depuis le début du conflit, le premier magistrat d’Elne soit veut choisir la délégation à la place des grévistes, soit veut les recevoir avec un autre syndicat non gréviste.

Il dit avoir organisé un comité technique le 14 novembre, mais cette réunion statutaire et obligatoire n’a rien à voir avec la grève. Cette attitude c’est du jamais vu dans un conflit social. C’est un peu comme si le maire avait un contentieux particulier avec les habitants d’un quartier X de la ville et qu’il réunisse les plaignants avec les habitants d’un autre quartier n’ayant pas les mêmes préoccupations.

Les grévistes communiqueront eux-mêmes ce qu’ils pensent des allégations du maire d’Elne, mais j’affirme au nom du groupe d’Opposition que si le maire d’Elne propose une rencontre d’élus de sa majorité avec une délégation de grévistes, en tête à tête, personne ne s’opposera à la rencontre et le conflit sera vite réglé”.