Depuis le 1er janvier, la communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris et ses consœurs voisines assurent la GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention contre les Inondations, ou GEMAPI.

Précipitations exceptionnelles en novembre 2014 et mars 2015 sur le Roussillon, avec à la clé records de pluviométrie, inondations et crues : la proche actualité rappelle que notre département – ce constat peut s’étendre à l’ensemble de l’Hexagone – est régulièrement la proie d’intempéries d’une extrême violence alternant avec des périodes de grande sècheresse.

Le coupable désigné est le changement climatique, synonyme d’une sensible modification des systèmes écologiques, de menaces sur les espèces animales et végétales. Par ailleurs, l’absence de transit des sédiments traditionnellement charriés par les fleuves côtiers – sur notre territoire, le Tech en l’occurrence – entraîne une inquiétante érosion du trait de côte.

Une mobilisation de grande ampleur

Ces bouleversements de grande ampleur nécessitaient une réponse forte aux échelles nationale et locale. GEMAPI appartient aux décisions phares récemment adoptées.

Ce dispositif, assuré à l’origine par les communes, est pris en charge depuis le 1er janvier par les communauté de communes. Il a vocation à gérer en toute cohérence l’ensemble du bassin versant* (*voir lexique ci-dessous) lié à un cours d’eau, de la source à l’embouchure. Celui du Tech traverse quatre territoires intercommunaux : Haut-Vallespir, Vallespir, Albères-Côte Vermeille-Illibéris et Aspres. Ces entités doivent gérer de concert l’ensemble de la problématique. Pour cela, elles ont transféré cette mission à un syndicat de gestion de bassin où siègent, entre autres, les représentants de la CCACVI.

Quel calendrier ?

2018 sera une année de préparation avec une poursuite de ce qui est d’ores et déjà initié et l’engagement de nouvelles opérations d’aménagement au niveau de certains cours d’eau : le Tassio à Saint-André et le Tanyari à Palau-del-Vidre. Ces opérations visent le maintien de la biodiversité et du transit sédimentaire*, avec l’effacement de seuils* qui permettront une remontée des poissons.

2019 verra l’engagement de nouveaux travaux dont profiteront directement les administrés, notamment en matière de sécurité et de prévention des inondations. Dans un souci d’anticipation, ils seront financés dès cette année par une taxe dite GEMAPI appliquée sur l’ensemble du territoire national. Une certitude : la communauté de communes fera au mieux pour minimiser cette pression fiscale tout en répondant aux besoins : études de faisabilité, travaux.

 

Petit lexique

– Bassin versant : espace drainé par un cours d’eau et ses affluents

– Effacement de seuils : restauration de la continuité écologique des cours d’eau

– Trait de côte : ligne qui marque la limite jusqu’à laquelle peuvent parvenir les eaux marines

– Transit sédimentaire : transport par les cours d’eau des sédiments (ou dépôts meubles) plutôt grossiers sur le fond du lit par roulement ou saltation.

 

(Fleuve Le Tech).