La nature sait faire, l’homme aussi. Et pourquoi pas cumuler les deux savoirs pour le bien-être de la planète, mais aussi des hommes ? Il pourrait en être ainsi, il nous semble, en ce qui concerne l’eau, élément majeur dans notre vie de tous les jours.

Elle sert entre autres pour notre hygiène, cuire les aliments, mais aussi pour les cultures. Nos anciens avaient pour coutume de dire : « Là où est l’eau, il y a la vie ». « S’il n’y pas d’eau, inutile de d’essayer de faire son jardin potager ».

Le fleuve Agly : un peu de géographie

Son ancien nom était Sordus au Ve siècle, ce qui signifie « sourdre, source ». Le nom actuel vient d’Aquilinus en 1162, sans doute d’aquila « aigle », ou d’aqua « eau ».
Sa longueur est de 81,7 km et prend sa source au col du Linas au nord-est de Bugarach (1230 m) à 940 m d’altitude. Il traverse vingt-trois communes. Trois dans l’Aude et vingt dans les Pyrénées-Orientales. L’Agly a dix-neufs affluents, dont le Maury et le Verdouble, pour ce qui concerne Estagel et qui comptent parmi les cinq principaux. Il est important de savoir que les crues du fleuve qui nous intéresse, peuvent être nettement supérieures à celles de l’Yonne. Son débit, pour une crue cinquantennale, peu atteindre les 1410 m3/s comme le 26 septembre 1992. Le 13 novembre 1999, la valeur journalière était de 1020 m3/s.

Des milliers de m3 qui partent à la mer

Nous venons de traverser une période de forte sécheresse. Les propos que nous avons tous retenus sont : « Il faut économiser l’eau ». Ils ont souvent étaient employés par les responsables politiques dans notre département, par nos maires. Nous aurions aimé retenir que les dispositions étaient prises pour réellement faire des économies. Au regard des toutes dernières crues qui datent de ces derniers jours, quelle estimation pouvons nous faire des dépenses en eau ? Cet élément vital pour la vie est parti par milliers de m3 dans la méditerranée. (voir les chiffres au-dessus)
Osons le dire. Il est bien question de dépenses, de gâchis.
Si la nature sait se réguler, s’auto-gérer dans le domaine de l’eau (fonte des neiges, alimentation des nappes), comme dans tous les autres, l’homme a acquis un savoir. Il sait marcher, comme le fleuve coule vers la mer. Par contre, il apprend à courir et à bien courir. À sauter des obstacles, faire des bonds qui peuvent atteindre des records. Ne faut-il pas que cette expérience soit mise à la disposition de la nature pour aider cette dernière dans sa tâche ? Ne faut-il pas que l’homme aide le fleuve à retenir les flots impétueux ?

Où sont les vraies économies ?

Une solution à apporter, sans nous prétendre spécialiste, est les retenues colinéaires tout le long du fleuve. Ces retenues auraient plusieurs effets. Un d’entre eux serait d’alimenter la nappe phréatique. Un autre serait de permettre l’arrosage des cultures, et pour ce qui nous concerne, la viticulture.
Ainsi, des années de labeur de nos vignerons dans leurs vignes, ne seraient pas perdues ou presque, par des années de sécheresse.
Quelle économie d’ardeur, de travail, mais disons le, d’angoisse aussi, face au devenir, seraient ainsi économisés.
Ces constructions ont un coût. Mais le manque a gagner sur les cultures, la souffrance des hommes, des femmes a aussi un prix. Et ne parlons pas du devenir économique de tout un coin du département. Il est nécessaire de faire en sorte que l’homme ne soit plus tributaire de la nature. Construisons une véritable osmose entre elle et nous.
Demain, les nappes seront à nouveau alimentées correctement. Le manque d’eau sera-t-il oublié ?
À plus ou moins long terme deux politiques vont s’affronter. Celle, passéiste, qui consiste à culpabiliser les citoyens. L’autre, offensive, pour aider la nature à donner encore plus à l’homme dans ce qu’elle a de meilleur.
À nous de choisir, sans attendre les discours de circonstance.

Joseph JOURDA.