C’est au tour de notre platane planté le 12 avril 1820 et de ses congénères de l’avenue Jean Jaurés à recevoir leur coupe d’hiver qui les rendra présentables pour les années à venir. Ils semblent ainsi reprendre une certaine jeunesse comme nos stars après un maquillage discret, bien appliqué.

Mais voilà que viennent se rajouter ceux qui s’intéressent à la permaculture, au BRF. Ils sont de plus en plus nombreux. Des jeunes gens pour la majorité qu’il faut aider, former. Une chance pour notre planète finalement.

Permaculture et BRF

La permaculture est une méthode systémique et globale qui vise à concevoir des systèmes en s’inspirant de l’écologie naturelle et de la tradition.
BRF ( bois raméal fragmenté)
Voilà pour les définitions succinctes. Mais quel rapport avec nos platanes ?
Une fois ces derniers élagués, restent les branchages dont il faut nécessairement débarrasser la chaussée, la voirie. Deux possibilités à notre connaissance, pour les recycler en quelque sorte. L’une consiste à fabriquer les combustibles pour les poêles à granules ou à plaquettes. L’autre, à les concasser pour les réduire en copeaux, les plus gros possibles, et les utiliser ainsi pour régénérer notre terre, c’est le BRF.
Renseignements pris, pour nos platanes de l’avenue Jean Jaurés, ces mêmes branchages seront acheminés au siège de l’entreprise à laquelle a été confié les travaux, pour être traités et entrer dans la fabrication des inflammables.
Et bonjour la fabrication de CO2 pour le transport qui viendra porter atteinte à la couche d’ozone. Raison invoquée pour cette promenade destructrice : les coûts de production. Comme si notre planète, qui appartient aux génération futures, ne valait pas mieux que quelques euros, dollars ou encore roubles etc…
Que l’on ne se méprenne pas sur nos propos. Nous ne considérons pas l’entreprise concernée comme responsable de cette équivoque. Les responsables, ce sont ceux qui payent, en l’occurrence, la collectivité. Peu importe que cette dernière soit locale ou autre.

Zéro phyto, très bien. Et tout le reste ?

Pour notre village, zéro phyto, très bien. Visite au ministère concerné pour recevoir quelques médailles, pourquoi pas. Mais il faut être conséquent jusqu’au bout. Il faut que les déchets des platanes ou autre soient réutilisés sur place. Cela semble tellement logique lorsque l’on a le souci de l’écologie. Il est temps, grand temps de mettre en concordance les paroles avec les actes à tous les niveaux. Pour cela, nos communes ne doivent-elles pas donner l’exemple d’une écologie bien comprise ?
Pour ce qui concerne nos déchets et leur possible réutilisation sur place, les débouchés sont connus. Il existe des agriculteurs sur notre territoire investis dans la permaculture. La commune pourrait également utiliser les résidus pour agrémenter nos espaces en verdure tellement plaisante pour notre santé, nos yeux, notre environnement. Il est vrai que quelques essais ont été réalisés, mais trop vite abandonnés. Allez savoir pourquoi. Manque de temps des employés municipaux ? S’il en est ainsi, il serait nécessaire de définir des priorités. Mésentente sur ces problèmes entre élus ?
Il est à noter que la production de copeaux et leur utilisation sur nos terres, limitent les ravinements dans des pentes pouvant aller jusqu’à 75 %.
À noter aussi, que la production, y compris pour nos vignobles en prenant en compte le BRF, peut être multipliée d’une façon des plus conséquente. Il peut être aussi, pourquoi pas, un moyen de substitution au glyphosate destiné à disparaître. Ainsi, les vignes sur nos pentes dont proviennent les meilleurs crus, auraient un avenir certain. Alors, pourquoi hésiter à relever les défis du XXIe siècle ?
Il est évident que toute innovation, si celle-ci en est vraiment une, nous interpelle, peut nous rendre craintifs. De notre point de vue, nous n’avons rien à perdre si ce n’est, non seulement de rendre à la nature toutes ses capacités, mais de l’aider dans son labeur. L’homme, les sciences en ont aujourd’hui les possibilités.
Alors, Mesdames, Messieurs les Élus locaux ou autre, à vos responsabilités politiques face à l’écologie en quelque sorte ! Elles sont aujourd’hui incontournables devant notre planète, devant l’économie des hommes, de leurs revenus, face aux générations futures.

Joseph JOURDA.