Communiqué de l’Association « Le Printemps de Casteil  » 

– “Une enquête d’utilité publique a été commanditée par le SIVOM de la Vallée du Cady en charge de la gestion de l’eau potable des 3 communes : Casteil, Vernet les Bains et Corneilla du Conflent. Elle porte sur la réhabilitation du captage du « roc des Ermites » et la réalisation de trois forages sur la commune de Casteil. Elle a débuté le lundi 16 novembre 2015  à la mairie de Casteil pour une durée de 33 jours et s’achèvera donc le vendredi 18 décembre prochain inclus (*) L’association « Le Printemps de Casteil » condamne la réhabilitation du captage et le projet de forages (comme d’ailleurs l’avait fait le maire de Casteil lors de sa précédente mandature), au vu des considérations qui suivent :

1 – La réhabilitation du captage : Ces travaux ont été effectués fin 2009 pour un montant de 210 000 € malgré l’opposition de la commune à cette époque. La préfecture a laissé faire ces travaux en zone Natura 2000, sans aucune enquête d’utilité publique préalable, se limitant à dire à la mairie de Casteil qu’une évaluation d’incidences avait été effectuée. Ainsi que le SIVOM le dit clairement, cette enquête d’utilité publique aujourd’hui n’a uniquement pour but que de régulariser des travaux déjà réalisés de manière abusive, à savoir : absence d’enquête d’utilité publique avant les travaux réalisés en 2009, absence de la passe à poissons préconisée par le document d’incidences Natura 2000, pas de mesure d’impact sur le canal d’arrosage d’Alt i Baix pourtant fortement impacté par ces travaux, ni sur les répercutions néfastes pour les irrigants du village et les zones humides générées par ce canal. C’est la politique du fait accompli !

2 – Les forages : En 2010 la préfecture a autorisé officiellement trois sondages de reconnaissance, précisant qu’une enquête d’utilité publique serait ensuite organisée si des forages devaient ensuite être effectués. Or, selon le mémoire explicatif de l’enquête consultable en mairie, le constat est que ces forages ont déjà été exécutés, en lieu et place des simples sondages annoncés par la préfecture ! L’enquête d’utilité publique se limite à une simple demande de raccordement et d’exploitation de forages déjà réalisés sans enquête préalable. Comme pour le captage, c’est là aussi la politique du fait accompli. Les autres arguments contre ces forages sont les suivants :

– Aucune mesure du débit minimum biologique du Cady n’a été démontrée, alors que c’est le seul moyen permettant de savoir si ce débit minimum était respecté ou non après le prélèvement superficiel au niveau du captage actuel du roc des Ermites (c’est pourtant l’argument majeur avancé par les autorités pour justifier des forages !).

-Aucune étude crédible sur les besoins futurs en eau n’a été produite, alors que la consommation en eau potable diminue globalement d’année en année sur l’ensemble de la vallée du Cady (ainsi que le déplore le SIVOM lui-même) et qu’il serait avant tout plus judicieux de réduire les pertes importantes et le gaspillage d’eau traitée pour réguler les débits. – Aucun calcul de l’impact de ces forages sur un prix de l’eau déjà exorbitant (4,64 euros/m³ pour une moyenne départementale de l’ordre de 3€/m³) n’a été produit, alors que leur raccordement va nécessairement engendrer des coûts d’autant plus importants qu’une deuxième station de traitement est envisagée à l’entrée de Casteil pour le forage n° 1 destiné à Vernet les Bains et Corneilla (forage qui en outre contient de l’arsenic selon les dossiers de l’enquête).

– Les trois sondages, situés dans le lit du Cady, auraient pour effet d’aggraver l’étiage de la rivière, voire de l’assécher avec un impact non négligeable pour la vallée de la Têt et de la nappe phréatique de la plaine du Roussillon. En effet les prélèvements de ces forages dans la nappe d’accompagnement du Cady affecteraient son rôle de régulation (en période de crue, une partie de l’eau s’infiltre pour recharger la nappe d’accompagnement, tandis
qu’au contraire en cas de sécheresse, le débit du cours d’eau est augmenté par l’écoulement de la nappe qu’il draine).

– Ces forages constitueraient une atteinte au site classé de l’abbaye de St Martin du Canigó, de ses abords et de son périmètre protégé, et défigureraient en plus le magnifique site sauvage des Gorges du Cady.

– En plus de deux expropriations, l’environnement naturel de la commune serait gravement affecté, notamment par des périmètres de protection entravant les chemins de randonnées vers les Gorges du Cady et l’Abbaye de St Martin du Canigó et, par conséquence immédiate, une incidence néfaste à l’activité économique de l’ensemble de la vallée du Cady essentiellement basée sur le tourisme vert.

– Les amoureux de la varappe, du canyoning, de la pêche ou de la chasse seraient, eux aussi, victimes de ces forages, les premiers n’ayant plus accès aux parois d’escalade à l’entrée des gorges, les autres étant entravés par des périmètres de protection.

D’ici, ou d’ailleurs, nous sommes tous concernés par ce projet de saccage environnemental du Canigó. Il est donc important que chacun d’entre nous se rende à la Mairie de Casteil pour écrire dans le registre d’enquête ses remarques et/ou son désaccord avec ces forages. Qu’on se le dise !

(*) Les dossiers relatifs à cette enquête sont consultables dans la salle annexe de la mairie de Casteil les lundis, mardis, jeudis et vendredis, de 8h à 12h et de 13h à 16h. Les remarques peuvent être formulées sur place dans un registre ouvert à cet effet.

Pour en savoir plus : voir dossier LPDC « Histoire d’eaux du Cady » et article LPDC «  Au  Non du Maire du Fils du Sans Esprit, succède me Oui aux forages”.