Comme annoncé, c’est hier, mercredi 24 mai, veille de l’Ascension, que le Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Perpignan Méditerranée donnait son concert à la salle Arago du village d’Estagel. Un concert de haute tenue, de haute signature, malgré le jeune âge des interprètes.

La musique pour ce qui nous concerne aujourd’hui, la culture, généralement, sont les moyens pour surmonter les pires mésententes, gommer les plus grandes différences, les plus atroces situations. Un des outils pour rassembler, unir les multiples diversités, pour avancer du même pas vers un monde que nous espérons toujours meilleur. C’est cette symbiose qui est née en cette après-midi de fin mai ou les élus n’ont pu être présents, pris certainement dans la préparation du Conseil municipal du soir. Monsieur le maire, Roger FERRER, a cependant pris un temps bref, pour venir saluer les animateurs, les interprètes et les accompagnateurs venus très nombreux.

Quarante élèves sous la férule du prof, chef d’orchestre

Ainsi, ce ne sont pas moins de quarante élèves de Philippe GUILLAUME-SAGE, qui sont venus apporter de nouveaux titres de noblesse à la salle Arago. Quarante jeunes filles et garçons, déjà emplis de la magie produite par les notes de musique, sont venus avec leurs instruments, régaler les oreilles et finalement l’esprit, des participants à ce concert. Une résultante de cette écoute, est que les interprètes ont eu nul besoin de l’indulgence du public.
Les cuivres, utilisés par les jeunes gens, dont certains n’ont que quelques mois de pratique, sont essentiellement les trompettes, les cors d’harmonie, les trombones, les petits et les grands tubas.
Ces cuivres qui étincellent de mille-feux sous la lumière des rampes, rutilants, éblouissants, apportent tout le sérieux au concert.
Philippe GUINLE, mélomane bien connu dans notre village, président de l’association culturelle, devait présenter le récital. Il devait rappeler en outre, qu’Estagel avait eu une harmonie récompensée en son temps dans un concours national. Il devait également livrer une anecdote qui raconte que les séances de répétitions, pour ne pas gêner les habitants, se déroulaient en pleine campagne sur la route de Calce,
Gageons que cette initiative, permettra à de jeunes gens du village et au-delà, de retrouver le chemin, le goût si particulier pour une future harmonie. Et de rêver d’une fête Arago, le 31 août, avec un passe-ville aux accents de la sonorité toute particulière des cuivres, éveillant des sensations venues du plus profond de nos êtres.

Place au concert

C’est le quintet de cuivre qui devait faire l’ouverture sans direction aucune. Un régal, avec l’interprétation de Guillaume Tell de ROSSINI.
Hector BERLIOZ, en 1834 disait de cette Å“uvre : « Elle est une Å“uvre d’un immense talent qui ressemble au génie à s’y méprendre ».
Ensuite, le « Mini Bass », les plus jeunes, devait poursuivre avec de la musique folklorique dont les morceaux joués portent le nom de pays. Nous avons pu voyager ainsi de Grèce en Angleterre, en passant par le Portugal et la Russie.
C’était ensuite, en deuxième partie, le tour du « Teen Bass », les plus âgés de nos plus jeunes, interprétant des Å“uvres de BACH. L’après-midi devait se terminer sur les notes d’un tango composé par Astor PIAZZOLA. À vrai dire, des fourmis démangeaient les jambes des parents, venus accompagner leur progéniture et fiers à juste titre de celle-ci. Dommage qu’aucun pas de danse n’est été entamé. Ce sera pour une prochaine fois, n’en doutons pas.
Nous n’oublierons pas le prélude des « tableaux pour une exposition » de MOUSSORGSKI, joué dans la meilleure interprétation par le quintet.
Le temps imparti pour la représentation était achevé. Les cuivres étaient soigneusement rangés dans leurs étuis. Les notes de musique continuaient de planer dans la salle, dans nos têtes ; continuaient de disperser une mélodie toute faite de force, de clarté, de sincérité grâce à la magie des cuivres.
Une initiative à renouveler.

Joseph JOURDA.