Mardi 6 juin et jeudi 8 juin à 19h10, l’Institut Jean Vigo mettra en lumière deux cinéastes indépendantes américaines avec Certaines femmes de Kelly Reichardt d’abord et Winter’s Bone de Debra Granik ensuite.

Winter’s Bone
Debra Granik, USA, 2010, 1h40

Ree Dolly vit dans les monts Ozark du Missouri. À l’âge de 17 ans, elle est responsable de ses jeunes frères et sœurs et de leur mère invalide. Après avoir appris que son père, ancien dealer, avait mis leur maison en caution, Ree se lance à sa recherche et se retrouve forcée de naviguer à travers les réseaux criminels locaux, où elle va endurer une série de rencontres et d’expériences difficiles.
Quand le cinéma américain tourne son regard vers ces pans de l’Union abandonnés par la loi et le progrès, c’est en général pour en faire un vivier de dégénérés. Debra Granik sait que le mal et la violence cohabitent aisément. Le portrait qu’elle dessine de cette communauté d’exclus, blancs, chrétiens (et probablement républicains si jamais ils votent) est richement nuancé. Le décor des Ozarks, terra incognita (ou presque) pour Hollywood, constitue la première originalité de ce thriller. Sous la lumière sans soleil de l’hiver, la jeune réalisatrice chronique le quotidien précaire et violent des
hillbillies (les « ploucs »), entre le néoréalisme des frères Dardenne et la brutalité de Boorman dans Délivrance. Peu à peu, le récit initiatique se transformera en conte de fées d’une rare noirceur, à l’atmosphère fantastique.

Sc. :  Debra Granik & Anne Rosellini, d’après le roman éponyme de Daniel Woodrell ; Image : Michael McDonough ; Musique : Dickon Hinchliffe

Int : Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser, Garret Dillahunt, Dale Dickey

Copie issue des collections de l’Institut Jean Vigo