Jacques OMBRABELLA est Perpignanais. Après 3 ans aux Beaux-arts de Perpignan avec, entre autres, Martin Vivès comme professeur, il s’oriente vers des études techniques mais revient à la formation artistique à l’école de la Grande Chaumière, puis à l’école d’art de Camille Lambert. De retour à Perpignan, il continue à affiner son style et sa technique dans différents ateliers avec Zeyno Arcan et Rémy Deslauriers à l’atelier Médiane. Il travaille depuis 10 ans dans son propre atelier. D’aucuns disent que nom de famille et prénom influencent le moi profond, le caractère, les gouts, le talent. Face aux Å“uvres de Jacques Ombrabella, on peut y croire.

“Belle ombre”, une relation instantanée entre nom et toiles. Des sous-bois, sous les frondaisons, à l’ombre de la canopée, nous sommes face à des mises en scène structurées, dans lesquelles les troncs verticaux ne font pas que scander des espaces, ils introduisent la profondeur, restreignent le champ visuel à ce qui est apparu comme essentiel pour le peintre. Souvent un premier plan de fleurs accroche le regard par sa couleur et accentue encore la perspective.

La lumière qui filtre à travers le feuillage nous offre un camaïeu de taches de couleurs puissantes, dans une harmonie irréelle, mais réinventée. Que cette nature, que manifestement le peintre aime, soit revue et corrigée dans un chatoiement luxuriant n’a rien de choquant, puisque ces forêts ou ces plans d’eau sont sublimés et nous interpellent par leur mystère, accentué par le va-et-vient entre abstrait et figuratif. Les fonds sont de tâches chamarrées, les premiers plans, des boutons de fleurs délicatement posés pour capter notre regard, comme si toute le reste n’existait que pour les mettre en valeur, nous les offrir en spectacle.

Quand le peintre est captivé par un plan d’eau, c’est plus son reflet que le sujet qui l’interpelle. La berge en arrière-plan n’a que peu d’importance, par contre la surface d’eau réfléchissante, en mélangeant les teintes, déformant les formes trop définies, brouillent les pistes, nous incitent à ne pas voir en instantané et superficiellement, mais plutôt à prendre le temps de regarder en profondeur.

Dans son style très personnel et flamboyant, Jacques Ombrabella, s’apparente à l’éphémère mouvement “nabi” qui lui-même a fait suite à l’école de Pont-Aven constituée de grands noms comme Gauguin, Van Gogh et Cézanne. Il s’est libéré des exigences du réel et s’est attaché à restituer la beauté de la nature sauvage et à partager avec nous l’ émotion qu’elle lui inspire et dévoiler un peu de son mystère.

 

Chez Samantha SCHMID, dans une forme d’expression bien différente, nous trouvons l’humour, souvent caustique ou contestataire, dans une créativité engagée. Cette sculpteure originale et presque unique par sa technique, crée à partir de plaques de verre des architectures mettant en scène, des situations incongrues ou anormales. Diplômée de l’École des Arts & Métiers de Vevey, sur les berges du Lac Léman, elle a eu une période professionnelle de création de vitraux sur commande, et a obtenu plusieurs Grands prix prestigieux. Mais cela fait déjà plusieurs années que l’essentiel de ses créations est construit de plaques de verre plat, polies, décorées au jet de sable, colorées, assemblées par collage à froid, animées ou pas d’objets ou personnages de terre, fibres végétales, papier maché ou plomb.

Samantha est très concernée par la communication, la solitude quand celle-ci ne fonctionne pas ou mal, les injustices ou aberrations sociales et rares sont les pièces qui ne portent pas un message. Samantha ne se contente pas de construire des formes, elle y introduit un discours, un message, un cri d’alarme. Et pour qu’il interpelle, sans agresser, qu’il reste donc pertinent, acceptable et donc accepté, Samantha le conçoit avec une bonne dose d’humour critique. L’art doit être engagé. Quelle que soit la technique, il doit transmettre quelque chose : des émotions agréables ou des messages essentiels. Qu’il provoque un sourire, une larme ou un coup de colère, toute Å“uvre peut et doit dire quelque chose. Samantha ne s’en prive pas, et elle peut avoir le verbe haut et le verre éloquent.

Daniel LE BOURNOT (REGARTS’66).

 

  • Exposition du 1° au 21 octobre de 15h à 19h l’hôtel HOST & VINUM 34, avenue du Roussillon – Canet-Plage +33 4 68 80 32 63 Si vous souhaitez être tenus au courant des prochaines expositions de REGARTS’66, plusieurs options : envoyez votre nom et numéro de mobile ou votre adresse courriel par SMS au 0608170782 ou mail à dlb.regarts66@orange.fr